Les candidats dénoncent la grille de notation faite sur mesure. Les premiers résultats du concours d'accès à la chefferie de service hospitalo- universitaire, organisé au cours de ce mois de mai, sont contestés par de nombreux candidats qui se disent lésés dans le classement. Si certains parlent d'une grille de notation sur mesure, d'autres dénoncent l'iniquité que traduit cette grille confectionnée par l'administration avec la participation des membres du Syndicat national des professeurs chercheurs hospitalo-universitaires (SNCHU). Ainsi, près de 400 postes de chef de service hospitalo-universitaire sont ouverts au concours national gelé depuis plus de 10 ans. Etaient autorisés à postuler les professeurs hospitalo-universitaires et les maîtres de conférences de classe A, justifiant de deux années d'ancienneté effectives en cette qualité. Certains ont occupé ce poste de chef de service par intérim durant des années. «Ils sont nombreux à avoir monté ces services et assurer la responsabilité, participer à toutes les activités administratives et scientifiques au moment où certains accumulaient des points avec des posters qu'ils affichaient aux congrès nationaux et internationaux afin de se retrouver aujourd'hui classés premiers», déplore un spécialiste, chef de service, tout en remettant en cause la grille sur laquelle les jurys se sont basés. «Comment peut-on expliquer que des jeunes professeurs postulent avec des publications dépassant le nombre de 500 à 600 et chaque publication notée sur un point alors que l'activité hospitalière, qui englobe la responsabilité, le travail scientifique et l'assiduité, ne compte que 25 points. C'est ce qui a fait que des professeurs de haut niveau soient détrônés par leurs propres élèves», a-t-il expliqué. Une grille «injuste et sur mesure» que les candidats auraient pu dénoncer bien avant le concours, estime un professeur en médecine, président du conseil scientifique dans un centre hospitalier à Alger. Il affirme qu'effectivement, il y a une largesse dans la notation, surtout en ce qui concerne les publications et le jury n'a fait qu'appliquer cette grille qui devait être élaborée par des gens non concernés par les examens. «Le syndicat n'avait pas à participer à l'élaboration de cette grille de notation», explique-t-il. Et de préciser : «Dans le passé, un plafonnement a toujours été fixé pour les publications. C'est-à-dire le nombre de publication est limité. Car, il n'est pas raisonnable d'accorder du crédit à quelqu'un qui a présenté 8 à 10 communications lors d'un congrès, alors que normalement 2 au maximum sont tolérées. Certains candidats professeurs se sont retrouvés classés bien derrière leurs élèves docents ayant obtenu plus de points». Pour lui, le titre de chef de service hospitalo- universitaire ne s'obtient pas par des points. «Il faut qu'il ait la capacité de faire fonctionner une structure. Comme il doit assurer un encadrement dans toute sa dimension scientifique et dans un environnement serein. Il doit être visionnaire», a-t-il indiqué. Interrogé à ce sujet, le président du SNCHU, le Pr Djidjli, candidat à ce concours, a estimé qu'il est tout à fait normal que des gens se sentent lésés, mais les voies du recours sont ouvertes. «Les candidats ont dix jours pour présenter leurs recours auprès de l'administration. Ils peuvent également saisir la justice dans le cas de fraude», a-t-il rappelé.