Les investigations ont nécessité une durée de trois mois Des sources sécuritaires réfutent le fait que le fils de Zindjabil ait pris la tête du réseau qui vient d'être décapité... L'empire du plus grand trafiquant de drogue du monde, Zindjabil, est définitivement anéanti. Ses méandres ont été mis à plat à la faveur de la saisie opérée récemment, par la police d'Oran, de 50 quintaux de kif traité dissimulés dans un entrepôt sis à haï Nedjma, ex-Chteibo rattaché administrativement à la commune de Sidi Chahmi. L'information a été confirmée hier par les responsables de la sûreté de wilaya d'Oran. Dans cette opération, les policiers ont saisi huit téléphones portables, trois camions de gros tonnage d'une valeur de 3 milliards de centimes, une arme à poing (pistolet et munitions), trois voitures de luxe utilisées dans les «Go fast» opérés par les trafiquants en vue de guetter les mouvements des policiers et des gendarmes. Le coup opéré à l'ex-Chteibo a abouti à l'arrestation de six individus, tous impliqués dans l'affaire. L'un des membres du réseau a été le bras droit du plus grand baron du trafic de drogue mondialement recherché avant son décès récemment dans une clinique privée à Oran, en l'occurrence Zindjabil. L'enquête suit son cours en vue d'identification avec exactitude des mis en cause arrêtés, tandis que des sources sécuritaires réfutent le fait que le fils de Zindjabil ait pris la tête du réseau qui vient d'être décapité. La saisie des 50 quintaux de kif et l'arrestation du groupe des six trafiquants surviennent en complément d'enquête suite à l'investigation opérée récemment et qui a abouti à la saisie de 25 quintaux de kif. Les investigations et l'exploitation des informations récoltées par les enquêteurs ont nécessité une durée de trois mois. La dernière saisie confirmée par les services policiers d'Oran s'ajoute à celle opérée récemment dont la quantité était égale à 28,36 quintaux de résine de cannabis. Ahmed Zindjabil, un des barons du trafic international de drogue, est décédé en fin de l'année 2012 à Oran et enterré dans la discrétion la plus totale dans sa wilaya natale, Chlef. La mort de Zindjabil Ahmed a secoué les plus hautes instances sécuritaires, c'est pourquoi deux enquêtes ont été ouvertes simultanément. Les enquêteurs ont pisté la logistique utilisée et les étapes qui ont suivi l'admission du baron dans la clinique ainsi que le transport de son cadavre après sa mort, d'Oran jusqu'à Chlef. Sa mort, qu'il a voulue «silencieuse», a fait beaucoup de tapage, vu son palmarès «riche» dans le trafic de drogue. Le baron du trafic, sans frontières, de drogue s'est rendu en 2006. Depuis, c'est le silence radio. Zindjabil aurait lâché le morceau en balançant de nombreux tuteurs du trafic de drogue dans la région ouest du pays, au Maroc et dans plusieurs autres pays d'Europe comme la Belgique, l'Espagne et la France. Près d'une vingtaine d'individus auraient été balancés par Zindjabil des suites des confrontations qu'il a eues avec eux durant le mois d'août 2006. Sa reddition aurait eu lieu après la chute de ses anges gardiens et l'avènement d'un autre cartel qui aurait pris le contrôle d'une grande partie de ses réseaux. Zindjabil a réussi, durant les années 1990, à mettre sous son contrôle tous les réseaux de résine de cannabis marocaine qui approvisionnaient l'Europe, le Moyen-Orient et l'Algérie. Durant cette décennie, il a pu échapper à la justice. En 1999, par le biais d'Interpol, un mandat d'arrêt international pour contrebande de drogue avait été lancé contre lui. En 2003, il sera arrêté. Grâce à une complicité, il s'évada du tribunal d'Es Senia. A la faveur des changements opérés au sein des services sécuritaires d'Oran, Zindjabil et ses réseaux ont été sérieusement déstabilisés. Dans les confessions qu'il a lâchées, plusieurs de ses complices étaient au Maroc. En effet, des cadres hautement placés au sein de l'armée royale sont tombés. On y trouve, entre autres, le directeur général de la police, le général Hamidou Laânigri.