Les Turcs à la rescousse de la crise du lait Ce protocole d'accord entre dans le cadre d'une mission commerciale turque des industriels du lait et ses dérivés, composée d'une quinzaine d'entreprises. L'insuffisance de la production laitière est liée à plusieurs raisons et afin de réduire ce besoin, Alger et Istanbul désirent renforcer leur coopération en signant un protocole d'accord pour développer la filière lait. Selon une source du ministère de l'Agriculture, un protocole d'accord entre l'Union générale des commerçants algériens (Ugca) et l'Association des industriels des produits laitiers (Asud) de Turquie a été signée, avant-hier à Alger, pour renforcer la coopération bilatérale dans la filière lait à travers, notamment un partage du savoir-faire. La même source a indiqué que «le document a été paraphé par le porte-parole de l'Ugca, Hocine Bellout et le président de l'Asud, Haroun çalli en présence de l'ambassadeur de Turquie en Algérie et d'opérateurs économiques, algériens et turcs, activant dans le domaine de l'élevage et de la production du lait et dérivés». Ce protocole d'accord entre dans le cadre d'une mission commerciale turque des industriels du lait et ses dérivés, composée d'une quinzaine d'entreprises devant rencontrer une cinquantaine de leurs homologues algériennes dans le cadre de rencontres d'affaires bilatérales (B2B). Dans le même ordre d'idées, Hocine Bellout a indiqué que «ce protocole porte sur le développement du partenariat entre les deux pays dans la filière lait à travers l'échange d'information et le savoir-faire entre les opérateurs des deux pays ainsi qu'au développement de l'investissement». De son côté, et lors de la signature du protocole d'accord, le président de la Chambre de l'agriculture de Tizi Ouzou Amar Bouyezguarène, a souligné que «les Turcs fournissent un matériel très performant et nous souhaitons renforcer nos partenariats avec eux». L'ambassadeur de Turquie à Alger, Adnan Keçeci s'est félicité de la signature de cet accord en estimant que son objectif n'était pas seulement le développement des relations commerciales, mais surtout «le renforcement des projets d'investissements à long terme». Il a indiqué, dans ce sens, que «la Turquie a réussi à relancer son secteur laitier en quelques années seulement après qu'il soit écroulé (...) et ce, grâce au développement du secteur privé et aux encouragements de l'Etat». Conscient de l'importance qu'accorde le gouvernement algérien au développement de l'agriculture et des industries agroalimentaires, le diplomate turc a affiché l'intérêt de son pays à participer à l'industrialisation de cette filière (lait et dérivés) en Algérie. «Nous encourageons vivement les investissements turcs en Algérie, notamment dans le domaine des produits laitiers», a soutenu l'ambassadeur, indiquant que les partenariats entre les deux pays commencent à s'étendre à d'autres secteurs après qu'ils aient été limités aux secteurs du textile et touristique. La Turquie considère l'Algérie, selon lui, comme «une passerelle vers les pays africains et maghrébins». Interrogé sur l'impact que pourrait avoir l'éventuelle suppression de la règle des 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie, le diplomate a estimé que «sa suppression va encourager davantage les investisseurs turcs à s'engager en Algérie». Dans le même contexte, le président du comité interprofessionnel du lait, Mahmoud Benchekour, a annoncé récemment l'élaboration d'une stratégie visant l'augmentation de la production nationale de lait et de viande fraîche et la mise en place d'une plate-forme de production des fourrages, une mission qui incombe aux ministères concernés avec les partenaires du secteur. Le responsable a estimé nécessaire le lancement, dans le courant de l'année, des bases pour l'application de cette stratégie visant la réalisation des objectifs tracés pour les sept prochaines années. Il a fait remarquer, en outre, que la stratégie vise également la production locale des fourrages pour un besoin national de 200.000 hectares des surfaces cultivées pour procurer les aliments de 600.000 vaches laitières en fourrages. «Il s'agit d'un objectif réalisable en 7 à 10 ans si 10.000 hectares venaient à être consacrés à la culture des fourrages répartis à travers les différentes wilayas, d'autant plus que le marché national repose uniquement sur les fourrages composés importés», a-t-il ajouté. Cette stratégie, selon lui, permettra l'augmentation de la production nationale de viande fraîche sachant que 20% des vaches, par an, sont destinés à l'abattage à raison de 120.000 vaches sur un total de 600.000.