La filière lait est caractérisée par une dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et une faible contribution de la production nationale au secteur industriel laitier (10%). L'industrie laitière est la deuxième industrie agroalimentaire par chiffre d'affaires. Elle pèse 90 milliards de dinars, soit 17% du total des industries agroalimentaires. La valeur de la production est estimée à 80 milliards de dinars. La filière lait représente près de 80 000 éleveurs et fait vivre plus de 500 000 personnes directes et davantage d'une manière indirecte en Algérie. Les résultats du recensement général de l'agriculture (2001) montrent que le nombre total d'exploitations bovines s'élève à 220 000 dont presque 84 000 peuvent être assimilées en “éleveurs laitiers”. Plus de 60% de ces éleveurs laitiers sont en hors sol. Un peu moins de la moitié des éleveurs pratique des cultures fourragères (42,5%) et dont 5% seulement pratiquent l'ensilage. Ces cultures fourragères représentent 2,3% de la SAU et les prairies naturelles 0,3% de la SAU. Les cultures irriguées en fourrages représentent 5% de la SAU irriguée. La production laitière n'est pas suffisamment diversifiée. 80% de la production laitière sont issus du cheptel bovin. Les bovins laitiers modernes représentent 20% des effectifs et fournissent 40% de lait total vaches. Le bovin laitier amélioré représente 30% des effectifs et fournit 40% de lait total vaches. Le bovin laitier local représente 50% des effectifs et fournit 20% de lait total vaches. Le reste, soit 20%, est issu des chèvres, brebis et chamelles. La faible technicité des éleveurs rend difficile toute introduction de nouvelles techniques en élevage laitier (conduite des troupeaux et rationalisation de l'alimentation), et par suite les progrès escomptés restent limités. La faible productivité du cheptel laitier performant a grevé la rentabilité de la production et limité certains investissements dans ce secteur. Le niveau d'organisation des producteurs reste très faible. Le document souligne que l'industrie laitière est complètement déconnectée du secteur de l'agriculture dans la mesure où une très faible part de ses besoins est couverte par la production des exploitations laitières. Conçue initialement pour être le débouché d'un système de production laitière intensif, elle se limite aujourd'hui au rôle d'une industrie substitutive d'importation totalement intégrée au marché mondial pour ce qui est de ses approvisionnements. L'industrie laitière de transformation est dominée par les filiales du Groupe (Giplait) avec une capacité de 1,4 milliard de litres/an dont plus de 90% en lait pasteurisé et le reste en produits dérivés. Le secteur privé composé de quelque 120 PME/PMI avoisinant une capacité de 1 milliard de litres/an, active particulièrement dans la fabrication de produits laitiers (80%) contre seulement 20% pour les laits de consommation. La capacité des centres de collecte : 384 340 l/j, soit 300 millions de litres par an dont 66%, sont du secteur public (Giplait). L'apport des collecteurs ayant bénéficié des kits de collecte FNRDA est non négligeable avec plus de 500 unités de collectes totalisant une capacité instantanée de 200 millions de litres par an. M. R.