Le PT avertit que la suppression de cette loi aura l'effet d' «une brèche ouverte pour bazarder l'économie nationale, tuer notre industrie, étouffer nos emprises et supprimer des emplois». Le Parti des travailleurs s'en remet au président de la République lui suggérant de mettre de l'ordre dans ce qu'il a appelé «l'anarchie gouvernementale» au sujet de la loi des 51-49%. «Nous demandons au président de la République d'intervenir en urgence pour mettre de l'ordre dans cette cacophonie gouvernementale par rapport à la loi des 51-49% au sujet de laquelle on entend une chose et son contraire le même jour», a déclaré à L'Expression Ramdane Taâzibt, membre du bureau politique du Parti des travailleurs. «Nous avons besoin de clarté et d'assurance» a encore appuyé M.Taâzibt. Répondant aux questions des députés au Parlement, M.Sellal a souligné à cette occasion l'importance de «donner un nouvel élan à l'investissement national et en partenariat avec les entreprises étrangères dans le cadre du respect de la loi des 51/49%» régissant l'investissement étranger en Algérie. Le chef de l'Exécutif a rejeté tout débat concernant l'application de cette loi ou l'exercice du droit de préemption, ajoutant que «la remise en cause de ces deux principes ne figure pas dans la feuille de route du gouvernement». Cependant, dans un point de presse animé après l 'adoption de son Plan d'action par les députés, jeudi dernier, M.Sellal a soutenu que son gouvernement pourrait envisager la suppression de la loi des 51/49% régissant l'investissement étranger en Algérie pour les secteurs non stratégiques comme celui des PME. Le Premier ministre a révélé que la suppression de cette loi a été évoquée par les partenaires de l'Algérie dans le cadre des négociations pour son accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Pour «l'OMC les négociations se poursuivent (...) ils nous ont demandé de revenir sur la loi des 51/49%. Nous sommes encore en discussions mais nous avons une stratégie: nous pouvons répondre (à cette requête) que c'est possible (de supprimer la loi) pour quelques secteurs avec un délai de grâce de quatre à cinq ans», a-t-il déclaré. Pour Ramdane Taâzibt, il s'agit là d'une duplicité dangereuse entretenue aussi bien par le Premier ministre que le ministre de l'Industrie qui, lui aussi a soutenu une chose et son contraire au sujet de cette loi. «Au lendemain de la présidentielle, les Algériens n'ont pas voté pour la régression économique», a soutenu le responsable du parti avant de s'interroger: «A qui profite le bradage de l'économie nationale? Qui a intérêt à replonger notre pays dans la récession économique?» Défenseur acharné de la loi des 51-49% qui conditionne l'investissement des entreprises étrangères en Algérie, le parti de Louisa Hanoune n'entend pas faire la moindre concession à ce sujet. Et pour cela il a ses arguments: «Cette loi a permis à l'Etat d'exercer sa souveraineté, de contrôler le mouvement des devises à l'étranger et enfin d'avoir un droit de regard dans les partenariats impliquant les entreprises étrangères en Algérie.» Des arguments suffisants aux yeux du PT pour avertir l'opinion publique que la suppression de cette loi aura l'effet d' «une brèche ouverte pour bazarder l'économie nationale, tuer notre industrie, étouffer nos emprises et supprimer des emplois».