La jonction entre le spécialiste en la matière et ce simple travailleur sera comblée à l'avenir. «Garantir une main-d'oeuvre qualifiée, adaptée aux besoins du marché» est la substance qu'on peut tirer de l'intervention du ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels et ce, à l'ouverture de la journée d'étude sur «le développement et l'organisation de l'ingénierie pédagogique». En effet, les mutations en cours et les évolutions que le secteur économique subit, aujourd'hui, nécessite de mettre en place un ensemble de mécanismes nouveaux sous-tendus par un personnel qualifié et qui répond aux normes modernes de travail et de gestion. Longtemps, la jeunesse algérienne a couru derrière le diplôme universitaire. Celui-ci lui ouvre toutes les portes pour un avenir radieux et conséquent. Ainsi, notre économie s'est retrouvée en déphasage flagrant entre les responsabilités assumées par les cadres universitaires et une masse de travailleurs, sans technicité et sans «réflexion» et qui n'ont que leur force de travail. Il est vrai qu'une tentative de ce genre a été envisagée et même mise en pratique par le ministère de l'Enseignement supérieur au début des années 80, mais très vite, elle n'a abouti qu'à «recevoir des diplômés sans perspective». Beaucoup de bacheliers ont été lésés par cette politique, grandiloquente mais sans saveur. A chaque fois, les portes du travail sont fermées à cause d'une non-équivalence du diplôme. Ainsi, la journée d'étude qui a réuni des experts et spécialistes universitaires, des enseignants et inspecteurs... traduit la volonté d'une entrée avec force, dès la prochaine rentrée scolaire de septembre. Le ministre de la FP a donné des instructions pour parfaire les programmes et leur adaptation aux exigences de l'heure. Le ton a été donné, mais espérons que cette fois-ci, la question sera bien réfléchie. Si l'expérience du passé peut s'assimiler à un échec, il est du devoir de la tutelle de mettre fin à toute gabegie et de favoriser l'approche la plus pragmatique. L'erreur n'est plus permise dans ces conditions et ce, à partir du moment où les moyens matériels et financiers sont mis à la disposition des exécutants. Dans ce cadre, les déperditions scolaires seront orientées vers ce créneau, porteur d'espoir et tout le monde connaît le nombre toujours croissant de ces jeunes refoulés des établissements scolaires. L'alternative offerte à cette jeunesse tient plus à «une planche de salut». De nos jours, on ne peut s'offrir cette «spécialité» sur machine. Les fonctions intermédiaires trouvent leur corollaire dans le cheminement de l'opération d'exécution de toute action programmée. Il a fallu du temps pour arriver à circonscrire cette lacune dont le mal engendré influe directement sur le processus de production. Des retards qui se chiffrent en millier d'heures, un produit fini non normalisé, une gestion de temps aléatoire, un dysfonctionnement quotidien dans la transmission des normes techniques..., sont autant de tares auxquelles il faut remédier. Tous ces aléas quotidiens ont fait l'objet d'étude de la part des spécialistes de la question. Si l'étape traversée de nos jours par le secteur économique s'avère des plus délicates, due notamment aux nouvelles méthodes à insérer dans les domaines de production, de circulation de marchandises, cette situation reflète «ce vide» conjoncturel que notre société a connu. Les politiques de «tâtonnements» de l'«à-peu-près» sont autant de carences qu'il faut juguler à l'avenir et la formation professionnelle est là pour résorber cette contrainte.