La Suisse a rendez-vous pour la 10e fois avec la Coupe du monde. Au Brésil, la sélection d'Ottmar Hitzfeld abat aujourd'hui une carte décisive. Il y a quatre ans, en Afrique du Sud, la Suisse avait lancé sa campagne à la perfection avec sa victoire 1-0 à Durban devant l'Espagne dans une rencontre où elle n'avait rien à perdre. Elle s'était malheureusement inclinée sur le même score lors de celle qui était décisive, contre le Chili à Port Elisabeth. Aujourd'hui à Brasilia, le match contre l'Equateur aura le même poids que celui contre le Chili. Le vainqueur fera un pas sans doute décisif vers les 8es de finale dans ce groupe E dont la France est le favori logique. «C'est une finale», avoue Ottmar Hitzfeld. Une «finale» que ses joueurs préparent depuis bientôt trois semaines. L'attente devient pesante. Mais elle est, nous assure-t-on, bien vécue. Bien aidé par Tranquillo Barnetta et Gelson Fernandes, dont les rôles dans la coulisse sont aujourd'hui sans doute plus importants que sur le terrain, le capitaine Gökhan Inler «tient» parfaitement son équipe. L'unique accroc fut, on le sait, le «dérapage» de l'agent d'Inler sur les performances de Valon Behrami sous le maillot du Napoli. Le fait que le Tessinois soit l'unique joueur qui ne s'est pas présenté devant la presse depuis le... 26 mai démontre que cet incident l'a marqué. Rester dans l'ombre permet aussi à Behrami de préparer au mieux ce match d'aujourd'hui qui sonne comme une revanche. Le Tessinois n'a guère été heureux lors de ses deux premières Coupe du monde. En 2006, diminué par une pubalgie, son temps de jeu s'était limité à une introduction à la 89e minute contre la Corée du Sud à la place de Raphaël Wicky. En 2010, il n'avait pas joué contre l'Espagne avant d'être expulsé à la 31e devant le Chili. On ne peut imaginer la rage de vaincre qui pourra l'animer aujourd'hui à l'Estadio Nacional. A lui de bien la canaliser. Dirigés par l'entraîneur qui avait finalement barré la route aux Suisses en Afrique du Sud, l'ancien sélectionneur colombien du Honduras Reinaldo Rueda, les Equatoriens sont redoutables dans le jeu de rupture. Leur concéder l'ouverture du score ne serait pas une bonne idée. En revanche, ils éprouvent, loin des 2850 m d'altitude de Quito, toutes les peines du monde à tenir la distance. Une des clés de cette rencontre sera le duel que se livreront Antonio Valencia et Ricardo Rodriguez. Si le latéral de Wolfsburg parvient à neutraliser l'ailier de Manchester United, les Suisses prendront la main...