La ville côtière de Bousfer a failli vivre une journée de violence lorsque plusieurs dizaines de jeunes et pères de familles ont assiégé l'enceinte de leur APC demandant l'annulation de la liste contenant les 320 bénéficiaires des logements. La liste a été établie par les services municipaux. La bâtisse a été dès les premières heures de la matinée d'hier évacuée par son personnel lorsque les premiers protestataires ont commencé à affluer vers le siège de l'APC brandissant toutes sortes de menaces et insolences. Dans le tas, les protestataires, lâchant leurs anathèmes, ont été à la fois injurieux et menaçants. La situation a failli dégénérer, n'était l'intervention à temps des services de sécurité qui ont instauré le calme aussitôt arrivés en renforts. Plusieurs contestataires, rassemblés devant le siège de l'APC indiquent avoir été délibérément écartés des listes des bénéficiaires des logements sociaux. D'autres sont allés jusqu'à dire que la liste contient des personnes ne méritant pas de bénéficier des habitations. Et un autre d'emboîter le pas en affirmant que «la liste a été établie en violation des critères devant accompagner le choix des familles à prendre en charge». Pourtant, le logement ne manque pas si l'on prend en compte les dernières opérations annoncées pompeusement, aussi bien par la wilaya, que par les services de l'habitat d'Oran. Samedi dernier, 400 familles du quartier populaire des Planteurs ont prononcé leur divorce définitif avec l'habitat précaire. Elles ont été relogées hier dans des habitations décentes sises à Oued Tlélat et ce, dans un climat particulier. Le relogement décidé avant le mois de Ramadhan répond à une série de mesures prises par les hauts responsables du pays qui ont annoncé tout récemment la prise en charge au niveau national de près de 25.000 cas sociaux se trouvant dans le besoin extrême d'habitations décentes. «7000 familles auront leurs logements avant la fin de l'année en cours», a affirmé récemment le wali d'Oran, ajoutant qu'«environ 3000 familles à reloger, dont 800 familles résidant dans le vieux bâti du centre-ville». L'accélération de relogement est devenue une nécessité absolue aux fins de contenir la colère sociale pouvant émaner des occupants du vieux bâti et ceux de l'habitat précaire. En effet, les services en relation directe avec le logement viennent d'annoncer la disponibilité de 100 logements dans les communes de Hassi Okba. Le même procédé sera observé au niveau de la commune d'El Karma qui s'apprête à attribuer un quota de 266 appartements. Dans la commune de Bousfer, plus de 300 logements sociaux devaient été distribués à partir d'hier. Un autre rassemblement a été observé hier dans la commune balnéaire de Aïn El Turck. Plusieurs dizaines se sont, en l'espace de moins d'une semaine, rassemblées hier devant le siège de leur Apc demandant le départ du P/APC. A travers leur action, les protestataires exigent l'intervention des responsables hiérarchiques dont le wali d'Oran. Dans cette protestation, les jeunes manifestants accusent leur maire de «corruption». Ce qui a motivé les jeunes de Aïn El Turck à monter au créneau, ils dénoncent l'attribution des espaces importants de sable à exploiter pendant cet été aux jeunes ne résidant pas à Aïn El Turck alors que les habitants de la commune ont été écartés.