Après trois reports, le président de l'Assemblée se maintient et refuse de céder sa place. Depuis la semaine passée, les discussions à Bouira tournent autour de la situation qui prévaut au sein de l'Assemblée populaire de wilaya. Pour la troisième fois, la réunion a été reportée pour dimanche prochain, en raison de l'absence de plus des 2/3 des élus. Pour rappel, la première session pour l'exercice 2004, avait été reportée suite à la décision de 21 élus plus de 2 absents sur 39, de ne pas assister à la plénière. Dans une déclaration rendue publique, le groupe des 21 qui englobe l'ensemble des formations politiques, en l'occurrence le FLN, le RND, El Islah et le PT a retiré sa confiance au président Gherbi. Parmi les griefs retenus, nous noterons le fait que pour les protestataires l'APW a dévié de son véritable rôle pour devenir une assemblée protocolaire. Le motif est argumenté selon toujours la déclaration par le fait que les décisions, prises par les élus ne sont jamais suivies d'effet, mais restent des recommandations sur papier. Les élus reprochent au président le fait d'avoir accordé à l'administration, sans leur consentement, des dérogations de transfert d'argent de chapitre à chapitre, fait qui reste à l'appréciation de l'assemblée selon la réglementation. Politiquement, l'action des élus peut avoir une autre explication. En effet, les vice-présidences sont aux mains d'élus du FLN et du FFS. Le mouhafedh de Bouira, Bouguerra Abdelkader, proche de Benflis, occupe le poste de vice-président. Cette situation est pour certains élus de sa formation, des Flnistes-redresseurs, incompatible avec les donnes de la scène politique. Cet avis est partagé par les militants du RND qui n'admettent pas qu'un opposant au programme de Bouteflika reste à cette hauteur de responsabilité. Le même constat est fait, quant à la présidence de deux commissions. Les protestataires qui savent que réglementairement, on ne peut déchoir un président de l'APW conformément au code de wilaya, mettent la pression pour récupérer les vice-présidences et les commissions. Même si le président persiste et signe à tenir la plénière avec les présents, au bout de la troisième convocation, le dénouement ne peut se faire qu'avec un redéploiement édicté par la réélection de Bouteflika. L'exemple de l'APN et le départ volontaire de Karim Younès est là pour conforter les élus dans leur plan. «Les gens qui ont soutenu d'autres candidats que le président ne peuvent postuler à des responsabilités qui leur donneraient l'opportunité de contrecarrer l'application de son programme», pense un élu. Pour éviter d'hypothéquer l'avenir immédiat de la wilaya, des élus doivent se soumettre aux aléas de la démocratie.