Youcef Yousfi a mis fin aux spéculations et à la polémique créée autour de l'exploitation du gaz de schiste. C'est une sortie médiatique fracassante que vient de faire le ministre de l'Energie, M.Youcef Yousfi, qui a mis fin aux spéculations et la polémique créée autour de l'exploitation du gaz de schiste. C'est avec un franc-parler et une franchise totale, agrémentée d'une touche de délivrance que le ministre est sorti de son mutisme en livrant des réponses aux experts qui ont évoqué les aspects négatifs de ces ressources non conventionnelles, qui créent le buzz. En effet, lors de son allocution hier à l'occasion d'une journée d'information relative aux activités liées aux hydrocarbures, notamment les hydrocarbures non conventionnels, organisée hier au siège de son ministère, M.Yousfi a indiqué que «la sécurité énergétique requiert l'utilisation de toutes nos ressources disponibles» ajoutant «nous traçons notre politique en fonction de nos besoins». Abordant le sujet à polémique d'exploitation des ressources non conventionnelles, M.Yousfi a tenu à faire savoir à ceux qui dénoncent le procédé d'extraction dit de fracturation hydraulique que «ce procédé nous l'utilisons déjà depuis une dizaine d'années». Pour appuyer ses propos le ministre a révélé «nous sommes en train d'utiliser les méthodes non conventionnelles pour extraire plus de pétrole des gisements de Hassi Messaoud». Le ministre a rassuré également que «les quantités d'eau utilisées pour l'exploitation des ressources non conventionnelles sont inférieures à celles qu'on utilise pour les hydrocarbures fossiles». M.Yousfi considère que ces gens qui s'autoproclament comme étant des experts et qui font dans la polémique et la manipulation «reprennent des schémas développés ici et là pour nous accuser». Concernant la probable pollution des nappes phréatiques induite par la fracturation hydraulique, M.Yousfi a souligné «on oublie de dire que les hydrocarbures non conventionnels se trouvent à 3000 ou 4000 mètres de profondeur, alors que les nappes phréatiques se trouvent bien plus profondes que ça». Une manière à lui de dire que les nappes phréatiques ne seront guère atteintes. Toutefois, il a mis en exergue les précautions prises et le règlement très strict qui est pris en considération. Par ailleurs, répondant à ceux qui accusent l'Etat de «vouloir continuer la politique de la rente» et «négligé les autres alternatives», M.Yousfi a déclaré que «durant le prochain quinquennal il y a des projets qui demandent de grands financements, dont des complexes pétrochimiques, six raffineries, 2 millions d'abonnés raccordés au gaz, le projet de Ghar Jbilet, ainsi que le complexe de transformation du phosphate» ce à quoi il a émis une interrogation: «Avec quoi allons nous financer ces projets?» Il a évoqué également deux modèles, dont la Russie et l'Arabie Saoudite, qui eux aussi s'intéressent aux ressources non conventionnelles. «Ces gens n'aiment pas leur pays?» s'est-il exclamé. Evoquant le pays qui a «arrêté la fracturation hydraulique» une allusion faite à la France qui a mis fin à ce procédé, le premier responsable du secteur de l'énergie s'est interrogé: «Pourquoi ils n'arrêtent pas le nucléaire?» Dans ce contexte, il convient de rappeler certaines spéculations selon lesquelles la France exerce des pressions sur l'Algérie pour l'exploitation du gaz de schiste, déclaration qui a suscité la colère du ministre qui a déclaré «vous croyez que nous allons céder notre pays à la France qui, elle, n'a pas voulu exploiter ses ressources non conventionnelles» et en déplorant «c'est faux, c'est de la manipulation totale» et «des mensonges fabriqués pour exciter l'opinion publique». M.Yousfi a indiqué avoir décelé deux types: ceux qui ne connaissent pas le domaine, et c'est selon lui «légitime» et ceux qui confondent entre la sécurité énergétique et les intérêts du pays. Ceux-là selon M. Yousfi «critiquent le gouvernement» et «ont politisé la question». M.Yousfi a mis également l'accent sur le fait que «chaque pays a ses propres intérêts, ses ressources ainsi que ses propres caractéristiques». Par contre, selon M. Yousfi, la constante est d'«assurer la sécurité énergétique du pays». «Nous ne marchons pas à l'aveuglette, on se projette dans les 20,30 ou 40 ans à venir» a-t-il affirmé, en précisant que «nous n'avons aucun problème de ressources dans les 5 ou 10 années à venir». Le ministre a évoqué l'intensification de l'exploration au cours de l'année 2013, qui a porté selon lui ses fruits. «L'année 2013 a été très prolifique, 3milliards de barils équivalent pétrole» a-t-il expliqué. M, Yousfi a nié que les énergies renouvelables telles que l'éolien et le solaire, ont été reléguées par rapport aux non conventionnelles. A ce sujet il a affirmé «je ne ferai pas de polémique». Néanmoins il a affiché son attachement à ces énergies renouvelables en faisant état des prochains projets réalisés dans ce sens, dont la station éolienne à Adrar, la prochaine ouverture de la première station solaire à Ghardaïa. Selon M.Yousfi «vers la fin 2014, nous serons le premier pays d'Afrique en matière d'énergie solaire».