«Il y a toujours eu du public pour ça. Et il y en aura toujours. Le problème c'est qu'il n'y a plus d'endroits pour jouer ce style, donc il y a moins de concerts...», nous a avoué Redouane ex-Litham.. C'est parce que la fête de la musique devrait être tous les jours qu'on ne peut se garder d'assister à un bon concert surtout lorsque ce genre musical se fait de plus en plus rare en société. Phénomène de mode, jadis, ou pas, qui tend à disparaître aujourd'hui et pourtant d'aucuns tentent tant bien que bien mal ces dernières années à faire revivre le flambeau. Il s'agit du métal ou hard rock, c'est selon, qui revient au-devant de la scène grâce à un événement exceptionnel qui se tiendra le vendredi 27 juin de 18h à 22h dans les jardins de l'Institut français d'Alger. En effet, Algerian Events et l'Institut français d'Alger organisent La nuit du rock, avec la participation de nombreux groupes d'ici et d'ailleurs. On citera: Siroko, Thowar, Lelahel et King Melody. La passion, c'est le terme qui définit le mieux le rock. Et il nous vient en mémoire cet excellent et intime ouvrage sorti aux éditions Daliman cette année intitulé Coeur de métal. La fin de toute peur signé Micha. Un livre témoignage bouleversant, celui d'une femme qui revient sur ses années fac en Algérie et ses tentatives de poursuivre ses études à l'étranger et ce, pendant les années sanglantes du terrorisme. Un livre qui nous a bouleversés à plus d'un titre et auquel nous y reviendrons sans doute prochainement dans ces mêmes colonnes. Le rapport avec le sujet? La jeune étudiante puisait sa sève de survivance dans le métal! Car il est dit que du sombre peut poindre de la lumière qui vous éclaire de son énergie et vous donne l'appétit et la force de se battre et continuer à vivre malgré tout. C'est aussi cela le souffle mystique de cette musique dont d'aucuns lui ont attribué stupidement des velléités sataniques. De sa naissance aux Etats-Unis à sa conquête du monde, de ses débuts américains subversifs - où les gens bien-pensants voyaient en cette musique du diable une invitation à la débauche -, jusqu'à nos jours. Toujours plus fort, le rock possède son public, qui ne l'abandonnera jamais. Nos artistes qui ont traversé des décennies continuent à rester fidèles à cette musique en dépit du fait d'avoir pour certains coupé leur cheveux en grandissant après s'être lancés dans la vie active. Mais jamais se départir de cet amour pour cette musique qui parfois semble émerger d'un monde à part qui vous submerge d'adrénaline, cette très forte sensation volcanique. N'essayez pas l'exorciste, il n'en sera rien. Au fil des années, en Algérie, le rock est dans la place, les premiers groupes se sont formés à la fin des sixties et donné la vocation à bien des musiciens locaux qui, malgré les années 1990 bien noires, n'ont jamais cessé de se produire. «L'histoire entre l'Algérie et le rock ne date pas d'hier, elle est ancienne, l'Algérien est avide de musique et le fait bien sentir, malheureusement, le manque de véritables salles de spectacle et d'espace en plein air pour que les groupes se produisent, se fait cruellement sentir, la majorité des formations font leurs performances dans des salles de cinéma, ce qui est fort regrettable. Le public reste réceptif au rock, mais le métal reste un genre marginalisé malgré le fait de la présence d'une communauté qui est à la page, allant à des concerts organisés de façon sporadique, du fait qu'il est difficile de contenir un public plein de fougue», peut on lire, à juste titre, dans le dossier de presse. Le show en question s'étalera sur une durée de quatre heures, où quatre formations musicales, deux faisant du rock et deux autres du métal, se produiront dans le jardin de l'Institut. Bien sûr, il ne s'agit pas d'organiser un événement unique, il s'agit d'instaurer une manifestation culturelle annuelle, à l'égal de ce qui s'était fait par le biais de Lelahel Fest dans les années 2000, qui ont eu à collaborer avec le Centre culturel français qui a notamment aidé à la venue de deux groupes, à savoir Slavery en 2005 et Bloody Sign en 2006. Parmi les artistes qui prendront part à ce concert, vendredi prochain, on citera ainsi Redouane, ancien membre des groupes litham et Carnavage. C'est avec sa nouvelle formation Lelahel qui se produira sur la scène de l'IFA. «Il y a toujours eu du public pour ça et il y en aura toujours. Le problème c'est qu'il n'y a plus d'endroits pour jouer ce style, donc il y a moins de concerts, et moins de groupes, forcément moins de public», nous a-t-il avoué avec dépit. Donc on compte sur vous pour venir en force célébrer le rock et démentir cette assertion!