Le secrétaire général de l'ONM «L'Algérie ne participera pas à la fête du 14 Juillet en France», a déclaré le secrétaire général de l'ONM, cité par le quotidien national arabophone El Khabar. L'Armée nationale ne paradera pas sur les Champs Elysées. Les bruits de ses bottes ne résonneront pas sur la plus belle avenue du monde. Ils n'égratigneront pas les oreilles sensibles des nostalgiques de l'Algérie française. Celles de ceux qui ont tenté avec une sauvagerie inégalée (torture, gégène, viols, enfumades...) d'avorter la naissance d'une Algérie libre et indépendante et qui demeurent encore aujourd'hui farouchement opposés à une relation apaisée entre la France et son ancienne colonie. La tempête médiatique soulevée par l'hypothétique participation des militaires algériens aux cérémonies de la fête nationale française du 14 Juillet (1789) en référence à la prise de la Bastille qui symbolise la fin de la monarchie absolue va très probablement faire pschitt. Comme un ballon de baudruche. Mais elle aura servi indéniablement de baromètre pour les relations franco-algériennes et cette histoire dramatique qui a pourtant uni les deux pays plus de 130 années durant. Le ton a été donné par le Front national (FN), parti d'extrême droite dont l'idéologie repose sur un racisme, une xénophobie et une islamophobie primaires. Un collectif baptisé «Non au défilé des troupes algériennes le 14 Juillet 2014» a été créé par Gilbert Collard, un de ses députés les plus en vue et le vice-président du parti, Louis Aliot (compagnon de la présidente du FN, Marine Le Pen). «Cette présence militaire honteuse sur le sol français est une provocation indigne et le signe d'un très grand mépris pour tous les morts, disparus ou suppliciés victimes de cette armée», ont déclaré ces deux activistes. Les 23.000 Algériens tombés pour la France pendant le premier conflit mondial peuvent se retourner dans leurs tombes. Comme doit l'être Ahmed Ben Bella, premier président de l'Algérie indépendante. Figure historique de la Révolution algérienne. Héros de la bataille de Monte Cassino, livrée pour libérer la France de l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale du mois de janvier au mois de mai 1944. Cité quatre fois, il fut décoré de la Médaille militaire. Une distinction qui sera accrochée sur sa vareuse par le Général de Gaulle en personne! La France officielle ne peut les oublier. «173.000 combattants qui habitaient l'Algérie, sans distinction de confession, sont venus combattre (pendant la guerre 1914-1918), 23.000 ont été tués» a rappelé le secrétaire d'Etat, français, aux anciens combattants, Kader Arif. Des vérités historiques qu'il est salutaire de rappeler pour éviter de les travestir en cette période où triomphent les idées racistes portées par un Front national revanchard et nostalgique qui a le vent en poupe.