L'universitaire a appelé à ce que le président de la République «soit un arbitre et non quelqu'un qui s'implique dans le quotidien». Poursuivant ses rencontres dans le cadre des consultations devant aboutir à l'élaboration de la nouvelle mouture de la Constitution nationale, Ahmed Ouyahia vient de recevoir Noureddine Benbraham, chef des Scouts musulmans algériens (SMA); une corporation qui a, faut-il le rappeler, payé un lourd tribut de sang au cours de la décennie noire. Aussi, le représentant des SMA auprès du ministre d'Etat, directeur du cabinet à la présidence de la République, a prôné la consolidation des mécanismes pour promouvoir le rôle de la société civile dans la prise de décision en tant que «partenaire fondamental» dans la gouvernance, la réalisation des programmes de développement et l'émancipation de la pratique démocratique. Benbraham a déclaré, à l'issue de sa séance de travail avec Ouyahia, que les discussions ont porté aussi sur d'autres propositions d'amendements qui concernent, notamment la nature du régime de gouvernance. A ce propos, il a indiqué que pour les SMA, le régime semi-présidentiel était «le plus approprié». Par ailleurs, l'invité de Ouyahia qui est également cadre du RND, a relevé que les propositions émanant des SMA s'intéressent aussi à la promotion et la consolidation des droits de l'homme, de l'enfance, des personnes souffrant de handicaps et des personnes âgées. Les deux hommes ont également abordé les questions politiques d'ordre interne et externe, ainsi que sur les voies et moyens de sauvegarder la cohésion sociale. Le Dr Chaouche Yellès, professeur de droit à l'université d'Oran, avait également été reçu mardi dernier par Ouyahia. Il a alors précisé que plusieurs points avaient été abordés, dont la nécessité d'un «réaménagement des institutions politiques et les rapports entre le président de la République et le Premier ministre ou le chef du gouvernement». Il s'agit, selon lui, d'assurer un équilibre entre les institutions de l'Etat, en procédant également à un réaménagement des compétences. L'universitaire a appelé à ce que le président de la République «soit un arbitre et non quelqu'un qui s'implique dans le quotidien», tout en conservant, a-t-il précisé, le statut d «arbitre, de garant des droits et des institutions, et les attributions relatives à la défense nationale et à la politique étrangère». «Le chef du gouvernement aura, quant à lui, la mission d'appliquer le programme sous le contrôle du président de la République et du Parlement», a-t-il poursuivi. M.Yellès a proposé, par ailleurs, d' «élargir» la saisine du Conseil constitutionnel au Conseil d'Etat et à la Cour suprême et de «réduire» le domaine de sa compétence, exprimant l'espoir que le Conseil constitutionnel soit transformé en Cour constitutionnelle. «Le Conseil, a-t-il expliqué, ne doit plus examiner le contrôle de constitutionnalité a posteriori, mais uniquement a priori». Ouyahia, avait aussi reçu le président de l'Association algérienne du droit constitutionnel, le Pr Mohamed Boussoumah. Le 15 mai dernier, la présidence de la République avait adressé des invitations à 150 partenaires constitués, notamment de partis politiques, d'organisations et d'associations nationales pour prendre part aux consultations sur la révision de la Constitution. Les invitations ont été acceptées par 30 personnalités sur 36 destinataires, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les organisations et associations nationales destinataires d'une invitation et les 12 professeurs d'universités sollicités.