«Une pure expression d'indignation du diplomate américain face à l'attitude intransigeante du régime marocain.» L'envoyé spécial personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, James Baker, vient de présenter sa démission à M.Kofi Annan. Selon la porte-parole adjointe de l'ONU, James Baker a envoyé un courrier à Kofi Annan, l'informant de sa décision. Ce dernier l'a acceptée et devait le faire savoir la semaine prochaine au Conseil de sécurité. La décision de James Baker est donc surprenante, connaissant le travail titanesque réalisé par l'ancien secrétaire d'Etat américain depuis son installation en 1997. Car il a non seulement réussi à mettre en place un plan de paix au Sahara occidental, mais surtout, il est parvenu à convaincre les deux parties marocaine et sahraouie de soutenir la tenue d'ici à cinq ans d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Un processus mis à mal par le Royaume chérifien qui tente à chaque fois de gagner du temps, après avoir pourtant approuvé les accords de Houston. Ce sera désormais, le responsable du dossier du Sahara occidental à l'ONU, Alvaro de Soto, qui va prendre en charge les dossiers de M.Baker, a précisé un responsable de l'ONU. Réagissant à la décision de James Baker, le ministère sahraoui des Affaires étrangères a considéré que la démission de James Baker était un «sérieux revers aux efforts déployés par l'ONU pour le parachèvement du processus de colonisation de la dernière colonie en Afrique». Le responsable sahraoui a par ailleurs, indiqué que cet événement n'est que la «pure expression d'indignation du diplomate américain face à l'attitude intransigeante du régime marocain». Il est utile de rappeler, que le secrétaire général de l'ONU, M.Kofi Annan, avait exhorté les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à ne pas abandonner le dossier sahraoui, malgré les embûches auxquelles étaient confrontées les parties impliquées dans le conflit qui remonte à 1975. Cependant, certaines voix se sont élevées au sein du Conseil de sécurité en vue de décourager la mission onusienne au Sahara occidental, faisant prévaloir l'argument financier, à savoir les quelque 600 millions de dollars dépensés depuis 13 ans de tentative de règlement du conflit. La sortie de James Baker, frustrée par les échecs à répétition et ne peut donc plus accepter les entraves dressées sur son chemin par le Maroc qui refuse de s'en remettre à la démarche onusienne, soutenue par la majorité de l'assemblée générale de l'ONU. Rappelons, que le Conseil de sécurité avait accepté de prolonger le mandat de la Minurso, composée de 230 militaires et casques bleus, jusqu'au 31 octobre prochain, pour tenter de convaincre la partie marocaine d'accepter le plan Baker. Il est à préciser que le plan Baker qui est dans l'impasse depuis plusieurs mois, prévoit une période d'autonomie de cinq ans pour le Sahara occidental, avant la tenue d'un référendum d'autodétermination.