Il a déverrouillé toutes les portes menant au dialogue sans exclusive. La politique du ministère de la Justice à gérer les grognes des corps relevant de son autorité a connu des revirements spectaculaires. Sous l'égide de M.Belaïz, ministre de tutelle, le secteur de la justice s'efforce à mettre au rebut les errements qui lui ont valu un déficit de crédibilité patent. Comprenant l'impératif de revoir le système judiciaire dans tous ses aspects, Belaïz se propose, en premier, de porter le flambeau de la réforme. Il reconnaît sans tabous tous les dysfonctionnements qui doivent être court-circuités sans état d'âme. Ainsi, contrairement à ses prédécesseurs, il a déverrouillé toutes les portes menant au dialogue sans exclusive, ni exigences préalables. Il en est résulté le défilé, à tour de rôle, de tous les contestataires dans les bureaux du ministère. Magistrats, huissiers de justice, avocats et commissaires-priseurs, ont trouvé enfin une oreille attentive leur promettant la «prise en charge» de leurs doléances en toute objectivité. La stérilité communicationnelle va decrescendo. «les efforts du gouvernement à asseoir notre justice sur de novelles bases sont plus que louables», a déclaré M.Sillini, président de l'Ordre des avocats, au terme de la réunion tenue avec les cadres de la tutelle. Celui-là même qui a eu maille à partir avec l'ex-ministre, M.Chorfi, à tel point de recourir à la rue pour se faire entendre. Sur ces entrefaites, la plaie s'est creusée davantage quand M.Ouyahia, l'actuel chef du gouvernement, s'est arrogé le droit de peaufiner un statut pour les avocats sans avoir leur aval. Tout comme sont sorties de l'anonymat les professions de commissaires-priseurs et huissiers de justice. Deux volets qui connaîtront de profondes réformes. Ainsi donc, l'appareil judiciaire qui a fait l'objet d' incessants tirs groupés, vient de se distinguer par l'engagement d'un processus de restructuration sur la base d'une autocritique exhaustive et construite. Ce que les autres départements ministériels, à l'exception de celui de l'éducation, n'ont pu faire. Vraisemblablement, la sphère judiciaire inaugurera la panoplie de modifications, recommandées par les différentes commissions installées par le gouvernement. Cette célérité à appliquer des réformes après les avoir abandonnées à l'état embryonnaire (elles ont été décidées en 2001), montre que la performance de la justice est une condition sine qua non pour traduire dans les faits les grands chantiers contenus dans le programme du président de la République. En fait, c'est M.Bouteflika qui a insisté, à se fier au témoignage de Belaïz, à ce que la justice nationale guérisse des maux qui l'érodent, lesquels contaminent tous les secteurs. C'est le cas notamment de l'espace économique où les investisseurs étrangers ont émis de sérieuses réserves à venir s'installer en Algérie en invoquant la sempiternelle raison de «manque de garanties juridiques». S'avérant une passerelle incontournable, il paraîtrait que tous les moyens sont mobilisés pour mettre le système judiciaire au diapason des nouvelles évolutions. Le dynamisme de Belaïz corrobore ce constat.