L'hospitalité algérienne toujours égale à elle-même Et le cauchemar ne fait que reprendre ses droits avec l'arrivée du Ramadhan. Depuis le début du conflit armé en Syrie, et ce qui a entraîné comme souffrances, des milliers de familles syriennes ont été obligée de quitter leur pays natal pour un exil forcé en Algérie, au Maroc et dans les pays du Golfe. En Algérie, ils sont plus de 15.000, selon une source non officielle. Selon un quotidien arabophone, des dizaines de familles syriennes ont été refoulées, il y a quelques jours, par les autorités marocaines vers le territoire algérien. Et le cauchemar ne fait que reprendre ses droits, notamment avec l'arrivée du Ramadhan. «Totalement démunis, les réfugiés syriens ont été pris en charge par les services de sécurité algériens qui ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de leur arrivée au Maroc et de leur passage illégal en Algérie», indique la même source. Il semble que leur espoir de fuir leur pays de naissance à la recherche d'un eldorado d'accueil, au Maroc, en Algérie ou ailleurs, s'est estompé rapidement face à la dure réalité qu'ils éprouvent en terre d'accueil. C'est la triste réalité de ces réfugiés qui se retrouvent sans ressources et livrés à eux-mêmes. «En l'absence de protection et de toute couverture ou prise en charge sociale dans les pays d'accueil, ils cèdent à toute forme d'exploitation et deviennent des proies faciles pour des prédateurs sans scrupules, susceptibles de leur causer un préjudice moral et matériel substantiel», souligne un spécialiste averti sous le couvert de l'anonymat en ajoutant qu'«il faut dire que l'insuffisance ou le manque de moyens déployés par les structures étatiques d'accueil mises en place par les autorités pour améliorer les conditions de vie précaires de ces communautés, poussent certains d'entre eux à se prendre en charge en recourant au travail au noir ou carrément à la mendicité». Dans le même contexte, notre source indique qu'il n'y a pas d'estimation exacte de statistiques concernant les réfugiés et les chiffres sont approximatifs. «Plus de 1500 réfugiés maliens se trouvent aux frontières algériennes, et plus de 15.000 Syriens en territoire national», estime l'observateur. Il précise que leur situation ne peut être que complexe vu l'absence d'un statut de réfugiés, notamment avec l'arrivée du mois sacré. Sur un autre volet, récemment la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabilès, a souligné que le Croissant-Rouge oeuvre dans un cadre purement humanitaire. «le CRA prend en charge tout ce qui est relatif à la préservation de la dignité humaine». Dans ce sens, la présidente du CRA a souligné que son organisme «assure les soins médicaux, la sécurité alimentaire, ainsi que la protection à ces déplacés vulnérables». Dans un autre contexte, des centaines de restaurants et de maisons d'accueil ont ouvert leurs portes pour les gens démunis afin de leur offrir un ftour gratuit. Des actions de bénévolat et de solidarité aussi ont été marquées dans les quartiers de la capitale depuis avant-hier. Il faut préciser que les portes de ces restaurants sont ouverts au même titre pour les Algériens et pour les étrangers. Par ailleurs, dans le cadre des actions de solidarité prévues durant le mois de Ramadhan et qui seront octroyées aux concernés sous forme d'aides financières, elles s'élèvent à près de 150 millions de DA, outre 21 millions de DA consacrés par le Fonds national de solidarité à 25 communes à faible revenu au niveau d'Alger. 171 locaux sont prévus pour la restauration à travers les communes d'Alger. 93 sont la propriété de bienfaiteurs et 74 sont pris en charge par des parties publiques. Ces restaurants devront servir 68213 repas. Par ailleurs, 11.600 couffins du Ramadhan seront distribués durant ce mois sacré. Dans le même sillage, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mme Mounia Meslem a indiqué avant-hier à Alger, qu' «une importante opération de solidarité pour le mois de Ramadhan a été lancée par le ministère de la Solidarité nationale qui a engagé 54 milliards de dinars pour venir en aide aux familles nécessiteuses». «Le nombre de personnes nécessiteuses est estimé à un million, six cent soixante mille sur tout le territoire national, a relevé la ministre. L'aide aux personnes dans le besoin sera repartie sous forme de colis d'un montant de 4000 à 8000 DA», a souligné encore Mme Meslem, précisant que le contenu du colis variait en fonction des wilayas.