l'euro est indisponible dans toutes les agences bancaires de la région. Depuis les récentes attaques contre les convoyeurs de fonds en Kabylie, les retraités et autres pensionnaires des caisses de vieillesse françaises ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, l'euro est indisponible à travers toutes les agences bancaires de la région. Ainsi, hormis les banques du chef-lieu de la wilaya qui sont «alimentées» à partir d'Alger, les autres, c'est-à-dire les agences de Boghni, Aïn El-Hammam, Tigzirt et autres centres urbains de la région font face à une situation qui dure depuis près de trois mois maintenant. Dans ce sens, les retraités sont soumis à deux options : soit accepter de retirer leur pension en monnaie nationale avec le taux de change officiel qui est de 83 DA pour 1 euro, soit s'adresser aux succursales sises au niveau du chef-lieu de wilaya. La première option est catégoriquement refusée par les retraités, lorsqu'on sait qu'au change parallèle, l'euro avoisine les 120 DA. C'est dire que les pensionnaires ne veulent nullement concéder la marge de 4 DA pour chaque euro. Concernant la deuxième option, il se trouve que les retraités sont quotidiennement agressés à Tizi Ouzou à leur sortie de la banque, ce qui n'est pas sans dissuader plus d'un de s'amuser avec son maigre pécule. Cette situation n'est pas sans faire le bonheur des cambistes du café de l'Union de Tizi Ouzou et de la place du marché de Boghni. En effet, au début de cette semaine, la monnaie européenne s'échangeait à 116,50 DA un taux rarement atteint en cette période de l'année qui coïncide avec l'arrivée en masse des émigrés, donc dopage du marché parallèle. En attendant, les retraités ont multiplié les actions, ces derniers jours, pour réclamer leur argent, comme ce fut le cas, la semaine dernière à Boghni où des clients ont assiégé le bureau du directeur d'une agence locale. En même temps, ils ne cessent d'interpeller les autorités compétentes pour une solution à cette situation qui est loin d'être temporaire.