Les groupes rebelles dans le nord et l'est de la Syrie ont menacé hier de rendre leurs armes s'ils ne reçoivent pas d'aide de l'opposition pour faire face aux jihadistes de l'Etat islamique (EI, ex-Eiil). «Nous, les dirigeants des brigades et bataillons (..) donnons une semaine à la Coalition nationale, au gouvernement provisoire (...) et à tous les organismes de la Révolution syrienne pour envoyer des renforts et de l'aide», selon un communiqué. «Si notre appel n'est pas entendu, nous allons rendre nos armes et renvoyer nos combattants», ajoute le texte. Ce communiqué survient trois jours après la proclamation par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), opérant en Irak et en Syrie, d'un califat. Les mouvements qui ont signé le communiqué sont des groupes rebelles locaux basés dans les régions où les combats contre l'EI sont les plus violents, notamment à Deir Ezzor (est, frontalier de l'Irak), Alep et Raqqa (nord). «Notre Révolution populaire (..) est aujourd'hui menacée par l'EI, spécialement après l'annonce du califat», poursuit le communiqué. Le groupe ultra radical de l'EI est apparu pour la première fois en Syrie au printemps 2013. Depuis il a conquis la ville de Raqqa dans le nord du pays, de larges pans de la province de Deir Ezzor et quelques positions dans la province d'Alep. En dépit d'un manque de fonds dont ils se sont souvent plaints, les groupes rebelles de ces régions s'opposent à l'EI, initialement connu sous le nom de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Au début, les rebelles de Syrie avaient accepté la présence dans leurs rangs de l'EIIL dans leur combat contre le régime syrien, mais ils se sont ensuite retournés contre cette organisation jihadiste en raison de ses exactions systématiques et de ses ambitions hégémoniques. L'EI s'est renforcé ces dernières semaines par une offensive qu'il a lancée en Irak voisin, prenant de larges pans du territoire et confisquant les armes lourdes de l'armée irakienne en déroute. Après plusieurs mois de combats, les jihadistes ont commencé à intervenir en Syrie et, en janvier 2014, les rebelles de Syrie, y compris les islamistes, ont lancé une vaste offensive contre l'EI, une guerre qui a fait près de 6000 morts.