L'Irak veut sauver son armée Les forces irakiennes vont probablement avoir besoin de davantage d'aide étrangère pour reconquérir les territoires contrôlés par les insurgés sunnites de l'Etat islamique (EI). «Si vous me demandez si les Irakiens seront capables de repousser l'offensive et de reconquérir les territoires perdus en Irak (...) probablement pas tout seuls», a déclaré le général Martin Dempsey. Mais les difficultés de l'armée irakienne ne signifient pas forcément que les Etats-Unis vont lancer une intervention militaire. «Je ne suis pas en train de dire que c'est cette direction qui est prise», a précisé le général. Une campagne militaire irakienne contre les insurgés va prendre du temps et devra être accompagnée de signaux clairs de la part du gouvernement, dominé par les chiites à Bagdad, pour tendre la main aux communautés sunnites et kurdes, a souligné le responsable militaire. La première étape d'une telle campagne, «c'est d'avoir un partenaire irakien fiable qui est prêt à doter son pays d'un projet auquel tous les Irakiens sont désireux de participer», a-t-il dit. «Si la réponse à cela est +non+, alors l'avenir est plutôt sombre», a ajouté le général Dempsey. Les Etats-Unis, qui ont quitté l'Irak en 2011, après 8 ans et demi de guerre, ont envoyé pour leur part 300 conseilleurs militaires pour aider l'armée irakienne. Ils ont en outre déployé quelque 500 militaires à Bagdad pour renforcer la sécurité de leur ambassade et de l'aéroport. L'EI, ancien Etat islamique en Irak et au Levant, fer de lance d'une coalition hétéroclite d'insurgés sunnites, a lancé depuis le 9 juin une offensive fulgurante en Irak, dont il contrôle désormais de vastes pans du nord et de l'ouest. Dans le nord du pays, le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a demandé jeudi à son Parlement d'organiser un référendum d'indépendance, poussant un peu plus le pays vers l'implosion alors que le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki multiplie les gestes conciliants envers la minorité sunnite. Les insurgés de l'EI, qui ont proclamé le 29 juin un califat sur les territoires qu'ils contrôlent à cheval sur la Syrie et l'Irak, se sont emparés jeudi du grand champ pétrolier d'Al-Omar dans l'est de la Syrie, asseyant encore un peu plus son autorité sur cette zone.