Les joueurs de l'équipe nationale en photo de famille avec le président de la République En l'absence d'une déclaration officielle aussi bien de la part du président de la Fédération algérienne de football (FAF) que du sélectionneur des Verts, le Bosnien Vahid Halilhdozic, l'avenir du coach des Verts demeure inconnu. Après une qualification historique des Verts en 8es de finale du Mondial sous la houlette du sélectionneur Vahid Halilhdozic, d'aucuns Algériens veulent que le technicien bosnien poursuive son aventure avec la sélection algérienne. Et le président de la République qui est toujours à l'écoute de son peuple veut donc exaucer leur voeu de revoir coach Vahid à la barre technique des Verts. C'est ainsi qu'au retour de la sélection algérienne du Brésil le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a demandé au patron de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, de maintenir le sélectionneur Vahid Halilhodzic à la tête des Verts, et ce, lors d'une audience à Alger en présence du Bosnien. «Vahid (Halilhodzic) doit rester avec nous. C'est une grande équipe que nous avons», avait alors déclaré M.Bouteflika aux deux hommes. L'entraîneur national a réagi par un sourire, avant de répondre: «Ça n'a pas été toujours facile mais il faut continuer sur cette dynamique. Grâce à notre jeu, nous sommes devenus les chouchous des Brésiliens.» Depuis, l'avenir du coach bosnien avec les Verts est sur toutes les lèvres. Là, il faut reconnaître aussi que jamais aucun entraîneur de la sélection algérienne n'a été aussi «adulé» par les fans des Verts que le Bosnien Vahid Halilhdoazic. Et pour comprendre la situation, il faut revenir quelques mois auparavant. Vahid Halilhdozic est très critiqué de par ses choix aussi bien des joueurs que des tactiques qu'il prône avec les Verts bien qu'il ait, jusque-là réussi un parcours honorable, ponctué par une qualification au Mondial brésilien. Au mois de janvier dernier, soit juste après le tirage au sort du Mondial en décembre dernier, le président de la FAF, soucieux de l'avenir des Verts, demande au coach Vahid de prolonger son contrat d'autant que les éliminatoires de la CAN 2015 prévue au Maroc débuteront en septembre prochain avec un déplacement des Verts en Ethiopie. Là, le premier gestionnaire de la FAF voulait, coûte que coûte éviter la déstabilisation de l'équipe comme ce fut le cas lors du passage à témoin entre Saâdane et Benchikha. Or, coach Vahid ne cessait de répéter à tous que «je ne prendrai de décision qu'après le Mondial». Et depuis, Vahid n'a pas changé de principe. La parenthèse Gourcuff D'aucuns savent que le courant ne passe, plus désormais, entre le coach Vahid et le président de la FAF. Devant le silence de Vahid et surtout sa persistance à ne prendre une décision définitive au sujet de son avenir avec les Verts qu'après le Mondial, le président de la FAF invite Christian Gourcuff, l'entraîneur du FC Lorient (Ligue 1 française), à Alger. Il faut aussi rappeler qu'à ce moment-là, Gourcuff aussi avait refusé de prolonger son contrat avec le club breton, alors qu'il expire en fin de saison. L'entraîneur s'était donc déplacé à Alger et au cours de son bref séjour dans la capitale, il a eu à visiter quelques installations sportives, dont le Centre technique de la FAF à Sidi Moussa (Alger), lieu de regroupement des équipes nationales. A ce moment-là, la presse algérienne avait fait état de l'intention du premier responsable du football national de confier à Gourcuff la barre technique de la sélection olympique, toujours sans entraîneur, mais d'autres informations avaient évoqué la très probable nomination du patron technique des Merlus à la tête de la sélection première. Mieux encore, on avait même parlé de trois objectifs que Raouraoua aurait déjà fixés au technicien français à savoir: une participation honorable à la coupe d'Afrique des nations de 2015 au Maroc, remporter le trophée de la CAN-2017 pour laquelle l'Algérie est candidate à l'organisation en cas de retrait de la Libye, et une qualification pour le Mondial-2018 en Russie. Il est évident que la réaction de coach Vahid à ce moment-là est d'être très touché dans son amour-propre. Le coach fait semblant de ne point trop s'attarder sur ce cas en répondant aux journalistes qui le questionnaient sur le sujet que «j'ai un Mondial à préparer, moi, pour le moment...». Mais, au fond de lui-même le sélectionneur des Verts aurait très mal pris ce geste du patron de la FAF. Alors qu'il était au Centre technique de football de Sidi Moussa en plein stage avec les joueurs, le coach des Merlus a visité les lieux. Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a pris le soin de camouffler cette visite par une supposée proposition de prendre en main l'équipe olympique qui prépare les éliminatoires des JO de Rio en 2016. Ce qui obligeait Halilhodzic à ne point réagir, car s'agissant d'une démarche entreprise par la fédération dans le cadre de ses activités, mais au fond de lui-même il savait que le plan B du président Raouraoua était bien enclenché. Au mois de mars, coach Vahid est sous pression, très critiqué par ses choix, alors qu'il avait abordé le match de la Slovénie avec un moral quelque peu affecté par toutes ses attaques venues de quelques observateurs, spécialistes, voire journalistes. Il reconnaît lui-même par la suite que «J'ai failli partir au mois de mars dernier. Mais, j'ai finalement renoncé sur insistance de ma femme. Et surtout parce que les Algériens m'ont montré toute leur sympathie et leur respect...». Homme de parole Et c'est à partir de là que toute la grandeur et surtout la personnalité de ce technicien racé est exprimée au fur et à mesure de la préparation des Verts. Au fond, Vahid pouvait bien saboter cette sélection algérienne qu'on voudrait qu'il quitte parce qu'il refuse de prolonger son contrat. Il aurait pu, également laisser tomber l'équipe sur place et partir bien avant de disputer les deux derniers matchs amicaux prévus en Suisse. Mais, en homme de parole, Vahid et n'ayant surtout pas oublié le geste de Raouraoua après sa débâcle avec les Verts dans la CAN 2013 qui lui a renouvelé sa confiance pour poursuivre son parcours avec les Verts, au moment où tout un chacun demandait son départ. Seulement, un autre problème oppose coach Vahid à Raouraoua: le président de la FAF annonce que l'objectif des Verts au Mondial sous Vahid est de se qualifier au second tour. Chose, à ce moment-là, difficilement acceptable. Le coach des Verts répond qu'il ne «veut pas tromper le peuple algérien. Je ne veux pas promettre au peuple ce que je ne pourrais assurer», rétorquait alors Vahid. Mais, au fond de lui-même, il s'est bel et bien fixé un objectif plus large! Arrive le Mondial; Premier match de l'Algérie et première défaite contre la Belgique. Les critiques pleuvent sur les choix de Vahid et pour les joueurs alignés, et pour la tactique pronée basée sur la défensive. Au deuxième match, en fin psychologue, Vahid prépare si bien ses joueurs que ces derniers montrent le vrai visage de cette séduisante équipe. La Corée du Sud est battue (4-2). Vahid et ses joueurs exultent. Ils viennent de gagner leur bataille. Puis ce fut la Russie de Capello ce tehnicien racé, le mieux payé de ceux se trouvant au Brésil. Vahid fait match nul avec les Verts et c'est la qualification retentissancte aux 8es de finale. Historique! C'est l'exclamation qui revient sur toutes les lèvres après ce baroud d'honneur. Une autre bataille est gagnée par Vahid et ses joueurs. Contre l'Allemagne, les Verts sont présentés comme une équipe à ne point négliger. Et les Allemands l'ont si bien vérifié qu'ils ont frôlé l'élimination. Ils furent contraints au nul durant 100 minutes avant que les Verts ne flanchent par manque de condition physique. Le jeu des Verts séduit les puristes du football, au point où les journalistes allemands s'attaquent à leur équipe au lendemain de leur qualification face à l'Algérie (2-1 après prolongation). Vahid Halilhdozic vient de gagner enfin sa bataille! De retour en Algérie, il est adulé par les Algériens qui ne lésinent sur aucun moyen pour qu'il continue son aventure avec les Verts. Mardi dernier, au lendemain de l'élimination contre l'Allemagne, des supporters de la sélection algérienne ont lancé une campagne sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux, réclamant le maintien de l'entraîneur Halilhodzic à la tête de la barre technique de l'Equipe nationale. Le mercredi cette pétition a atteint le chiffre d'un million d'adeptes! A la télé, on voit même un spot spécialement préparé pour Vahid, afin de l'inciter à prolonger son contrat. Et le Président intervient! Très sensible aux sollicitations de son peuple dont il est toujours à l'écoute, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a demandé au patron de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, de maintenir le sélectionneur Vahid Halilhodzic à la tête des Verts, lors d'une audience à Alger en présence du Bosnien. «Vahid (Halilhodzic) doit rester avec nous. C'est une grande équipe que nous avons», a déclaré M.Bouteflika aux deux hommes. L'entraîneur national a réagi par un sourire, avant de répondre: «Ça n'a pas été toujours facile, mais il faut continuer sur cette dynamique. Grâce à notre jeu, nous sommes devenus les chouchous des Brésiliens.» Le chef de l'Etat avait reçu, auparavant, les joueurs de l'Equipe nationale et les a félicités pour avoir «fièrement» représenté le pays au Mondial-2014 au Brésil, où ils ont atteint les 8es de finale pour la première fois de l'histoire de l'Algérie, avant d'être éliminés avec les honneurs par l'Allemagne (2-1 après prolongation). Coach Vahid est en fin de contrat avec la sélection algérienne qu'il entraîne depuis 2011 en remplacement de Abdelhak Benchikha. Or, il se trouve que ni le président de la FAF, ni Halilhodzic ne se sont prononcés de manière officielle sur le devenir de l'entraîneur bosnien. La presse spécialisée parle du Français Christian Gourcuff, ex-entraîneur de Lorient, pour lui succéder. C'est toujours le flou! Ainsi, Vahid retourne en France, chez lui, plus précisément à Lille pour des vacances bien méritées et un repos total. Au même moment, le président de la FAF, retourne au Brésil pour ses obligations de membre du Comité exécutif de la FIFA. En l'absence de communiqué officiel, c'est le flou total. L'avenir du coach Vahid est toujours sur les lèvres des Algériens. Jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé à Batna où il était en visite officielle que «j'ai discuté hier (mercredi) avec Halilhodzic et il n'est pas prêt à rester à la tête des Verts. Il semble vouloir changer d'air». «Halilhodzic n'a pas encore tranché, rester ou quitter la barre technique de la sélection algérienne», a précisé le Premier ministre. Le lendemain, soit hier, la presse nationale annonce que Vahid Halilhdozic refuse de prolonger avec les Verts. C'est le trouble total chez les fans de l'Equipe nationale. On annonce même que Vahid serait présenté à sa nouvelle équipe Trabzonspor (Turquie) le 13 juillet prochain! Qu'en est-il au juste? Eh bien, c'est très simple. Rien n'est encore fait pour le moment. Vahid est chez lui pour un repos bien mérité. Il a donc tout le temps pour prendre une décision finale. D'ailleurs, selon nos confrères du quotidien sportif Compétition, Vahid Halihodzic a déclaré jeudi dernier à 7h30 du matin avant de prendre son vol en direction de la France que «je suis fatigué, je compte me reposer un peu et ensuite réfléchir et prendre ma décision quant au fait de continuer ou non ma mission avec les Verts. Une réponse que je donnerai incessamment, c'est-à-dire très prochainement», conclut-il. De son côté, et comme le président de la FAF a reçu un ordre du président de la République de garder coach Vahid, il est évident que la situation échappe bien aujourd'hui à Raouraoua, pour ne pas dire le dépasse. «C'est un grand honneur d'être reçus par le président de la République à notre retour après cette épopée au Brésil. Cela démontre, encore une fois, l'importance accordée par M.Bouteflika à la famille du football et notamment à l'Equipe nationale», a déclaré M.Raouraoua à sa sortie de l'audience. Et à Raouraoua de préciser, entre autres que «... nous sommes certains que ses orientations, déjà émises à plusieurs reprises, seront suivies d'effet». Interrogé, avec insistance, sur le devenir du sélectionneur Vahid Halilhodzic, en fin de contrat avec les Verts, Mohamed Raouraoua a refusé d'y répondre. «Je ne peux pas en parler maintenant», a-t-il lâché, avant de monter dans une voiture, en direction de la résidence Djenane El-Mithaq, où il était convié, avec toute l'Equipe nationale, à un f'tour (rupture du jeûne) par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Il est très important de noter que dans ce genre d'opération, il ne s'agit pas de répondre tout de suite, mais d'avoir une attitude bien responsable. L'usage dans ce genre de relations devrait être fait, selon des règles administratives bien précises. Et comme ni Raouraoua, ni Halilhodzic n'ont pour le moment le temps d'en discuter, ils doivent donc le faire nécessairement, mais après le Mondial. Pourquoi? La réponse est simple, pour le moment, Vahid veut se reposer et Raouraoua en mission avec la FIFA au Brésil. A son retour en Algérie, le président de la FAF devrait donc reprendre langue avec le coach Vahid Halilhdozic pour tenter d'appliquer la directive pour ne pas dire la décision du président de la République. Sachant qu'après cette retentissante qualification aux 8es de finales de la Coupe du monde avec les Verts, la cote des joueurs et du coach Vahid a atteint les cimes. La cote de Vahid Halilhodzic a certainement quintuplé. Et comme l'usage fait qu'il faudrait attendre les propositions pour ne pas dire les conditions de Vahid pour que le président de la FAF sache comment appliquer la décision du président de la République. Le problème d'argent ne se pose nullement. Car, si la FAF a une limite dans son budget, l'Algérie, elle, a beaucoup d'argent. Et au risque de se répéter: le prix de Vahid Halilhodzic sera le nôtre. Car avoir une très bonne équipe nécessite des moyens. Et les moyens en Algérie, ça ne manque pas. L'Algérie est bien riche pour se permettre n'importe quel coach et à n'importe quel prix. Et «Hallilo», nouveau surnom des Algériens pour Vahid fait désormais partie de la famille... En l'absence d'un communiqué final sur le sujet de part et d'autre, l'espoir de voir Vahid Halilhodzic prolonger son contrat avec les Verts demeure d'actualité...