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"Je ne vais plus parler de la paix"
LETTRE D'UNE JEUNE FEMME DE GHAZA
Publié dans L'Expression le 12 - 07 - 2014


Chers amis,
Ça fait quelque jours que j'essaie de vous écrire. Mais à chaque fois, je me trouve comme un handicapé qui n'arrive même pas à prendre son stylo pour commencer son texte.
Cette fois, je vais plus parler des dégâts, je vais plus donner des chiffres. Je trouve que c'est de l'inhumanité de donner le nombre des morts ou des blessés: Un être humain et un humain, ce n'est pas un chiffre. Désormais, je vais jamais comparer entre nos dégâts et les leurs. Je vais pas dire que les israéliens ont tué des femmes et des enfants sans parler des hommes perdus, comme si c'est légal de tuer les homme, la Palestine a besoin de ses hommes, de ses femmes, de ses enfants et de ses arbres. Je ne vais pas répéter les histoires des salaires, de manque d'électricité et de carburant ou de tout ce qu'il faut pour une vie honorable, parce que nous avons besoin de vivre en dignité et ça fait des années et des années qu'on vit avec toutes ces difficultés.
Je vais peut-être vous surprendre cette fois si je vous dis que je me sens INDIFFERENTE: Je n'ai plus la peur dans le coeur, ni les larmes dans les yeux, ni la haine, vraiment, je ne haïe personne.
Aujourd'hui, je vais plus parler de la paix, je vais parler du droit d'existence et celui de résistance. Lors de la première Intifada (1987-1993), la pierre était l'arme utilisée contre les crimes de l'armée israélienne, d'où vient le nom (guerre de la pierre).
Alors l'équation: La pierre aux mains des Palestiniens face aux armes militaires des israéliens et le résultat était toujours «TERRORISTES PALESTINIENS ou ARABES.»
Depuis des années, les armes israéliennes se développent, mais ce n'était pas le cas des armes de la résistance palestinienne. En 2006, Tout le monde a décidé de punir ces palestiniens qui ont voté pour ces «terroristes». Israël a cru que c'était le temps d'extermination du Hamas, mais d'après tout ce qu'on a vu durant les offensives israéliennes, je crois que c'est le contraire qui est arrivé.
Le Hamas a construit les tunnels pour fournir tout ce qu'il manque au peuple de Gaza, c'est normal parce que la nécessité est la mère de l'invention. D'ici l'histoire commence: une pierre ne peut pas faire reculer une roquette ou une missile. Ces deux dernières doivent être affrontées par des roquettes. On ne peut pas rester les mains serrées et attendre que les israéliens nous dit,» on vous redonne vos territoires parce que vous êtes pacifistes.»!!
Dans mon témoignage, j'ai décidé de vous parler de mon cousin, tué par les roquettes israéliennes. Cette fois, je vous parle de quelqu'un que je connais bien. Mon cousin est résistant, je n'ai pas peur de le dire, au contraire, j'en suis fière. Lui, il a choisi son chemin de résistance, il s'est rendu compte qu'il fallait sacrifier son coeur, sa vie, son sang pour que la Palestine soit libre. L'année dernière, le premier jour de la fête d'Aïd Aladha, il m'a rendu visite avec son papa, il a beaucoup rigolé, a joué avec mes enfants et m'a promis de revenir cette année pour manger de bons gâteaux. La fête est dans trois semaines à peu près et mon cousin ne va plus me rendre visite. Le mois dernier, il a ajouté une photo de lui sur Facebook: il était avec ses amis dans un restaurant, les assiettes vides et lui en train de penser. Des commentaires montrent que ces gens veulent rire, rigoler, vivre et vivre en paix. Il y en a un qui disait, «je sais bien à quoi tu penses: qui a mangé ces sandwiches», l'autre qui lui disait «euh l'ami, tu veux un autre sandwiche, non?» et lui avec ce sens d'humour leur répondait «mais les potes, vous me comprenez pas, je pense à ma future fiancée, je rêve qu'elle soit avec moi dans ce restaurant, les sandwiches auront un goût plus délicieux et l'endroit sera plus beau.»
Le jour précédant son assassinat, il jouait au foot avec ses copains et ses voisins et disait, «la Coupe du monde, c'est ici à Ghaza.»
Je vous raconte ces histoires pour vous dire que ces jeunes aiment vivre à en mourir.
On en a marre de tous ces actes. Nous, nous aimons la vie, on n'est jamais né avec la haine ou l'agressivité dans le coeur.
Je n'ai plus peur pour mes enfants, rien n'est cher à la Palestine. L'amour de la Palestine nous fait aimer la mort pour elle.
Mon petit de deux ans pensait, à chaque fois qu'on avait bombardé, qu'on frappait à la porte de la maison et il nous demandait de l'ouvrir. Ce matin, il me semblait qu'il ne croyait plus à ce qu'il pensait!!!! il a raison, le pauvre, personne ne frappe à la porte de cette manière agressive.
Salma AHMED ELAMASSIE
PS/ Salma Ahmed est professeur de français à Gaza


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