On ne dit plus processus de paix! C'est du passé oublié. Il n'est question que de cessez-le-feu à la place. Voilà comment Israël excelle dans l'art de détourner l'attention de l'opinion mondiale sur ses turpitudes. Depuis l'enlèvement des trois adolescents israéliens, retrouvés morts, qui n'a jamais été revendiqué mais que Tel-Aviv attribue d'office aux Palestiniens jusqu'à l'enlèvement de l'adolescent palestinien qui fut brûlé vif par des Israéliens, rien n'aura été épargné pour que l'explosion ait lieu. Les bombardements de l'aviation israélienne contre la population civile palestinienne, contre des innocents, contre des enfants, des femmes et des vieillards, donnent la pleine mesure de la haine que vouent à l'être humain les dirigeants israéliens. A ce propos d'ailleurs, les arabes israéliens qui viennent de se révolter ont très bien compris le sort que leur réserve Israël maintenant que ses intentions d'instaurer un «Etat juif» ont été clairement mises sur la table. Israël ne respecte rien ni personne. Le monde entier l'a enfin compris. Surtout l'Occident. Dans cette dernière opération contre les Palestiniens de Ghaza, Israël a déjà fait en deux jours plus de cent morts et des centaines d'autres blessés. Aux centaines de «roquettes» palestiniennes qui tombent sur des«terrains vagues» en Israël sans faire de dégâts répondent des centaines de raids aériens israéliens contre les civils palestiniens sans armes. C'est pourquoi Mahmoud Abbas a crié au «génocide» contre le peuple palestinien. Du côté de la communauté internationale, les réactions sont à peine audibles. Du bout des lèvres, soit pour renouveler le soutien à Israël soit pour lui demander d'arrêter le massacre. Les pays occidentaux commencent à avoir honte de «valider» des crimes contre l'humanité. L'opération baptisée «bordure de protection» par Netanyahu doit servir également de test des forces sur lesquelles peut compter encore Israël. Du côté des Etats-Unis, il est déjà servi par l'appel d'Obama qui offre sa médiation pour faire taire les armes. Le rôle de médiateur impose une certaine neutralité. Une nouvelle position qui remplace le «soutien inconditionnel» traditionnellement accordé par les Etats-Unis à Israël. Autre «mauvais signe» est la fermeture, jeudi dernier, de l'ambassade des Etats-Unis en Israël. Comme pour faire jouer l'antagonisme des deux puissances, Netanyahu prend son téléphone et sollicite l'avis du président russe Vladimir Poutine. Ce dernier a jugé «indispensable et urgent l'arrêt de la confrontation armée». Ce qui n'a nullement étonné Netanyahu. Son appel avait un autre but. En Europe aussi, l'Etat hébreu perd ses alliés. Un boycott économique a été mis en place contre Israël. Les Pays-Bas ont manifesté leur opposition en retirant tous leurs fonds des banques d'Israël. Ceci dit, il n'est pas exclu qu'Israël lance ses chars pour une offensive terrestre contre la population civile de Ghaza. Netanyahu a besoin de savoir sur quels soutiens il peut compter contre son ennemi l'Iran. La date du 20 juillet (accord définitif sur le nucléaire iranien) fait peur à Tel-Aviv qui ne reculera devant rien pour les faire capoter. D'ailleurs, les négociations sont menées tambour battant à Vienne où se rendront dès demain, dimanche, Kerry, Fabius et les autres ministres russe, chinois anglais et allemand pour faire avancer le dossier. Des manoeuvres en sourdine où se cachent bien des jeux. L'Algérie est le seul pays à avoir mis le doigt dans la plaie. Le communiqué de notre ministère des Affaires étrangères publié, mardi dernier, mentionnait clairement que «ces attaques n'auraient jamais atteint une telle ampleur d'intimidation des Palestiniens et de restriction des libertés sans le silence coupable de la communauté internationale qui encourage l'occupant à poursuivre sa politique arbitraire expansionniste et criminelle». Tout y est dit!