L'accident survenu en début de semaine à Bechloul repose le problème hérité de l'époque coloniale: les passages à niveau. Les faits remontent à la fin du mois de juin, lorsqu'un camion conduit par un natif de Béchar a été percuté par le train de marchandises en provenance de Béjaïa. La collision a entraîné la mort du chauffeur du camion et les blessures à son convoyeur. La wilaya de Bouira compte au moins quatre passages à niveau dans cinq agglomérations: Lakhdaria, Kadiria, Bouira, Bechloul, et M'chedallah. En dehors des villes, la route croise la voie ferrée dans pas moins de six lieux gardés et une dizaine de passages non gardés mais tous dangereux. A Ahnif, la voie ferrée sépare les deux parties de la ville. La situation est identique à Bechloul, El Asnam, Aomar, Kadiria et Lakhdaria. Même le chef-lieu de wilaya est traversé par les rails et divise la cité Zerrouki au sud en deux quartiers distincts. Même constat pour Ouled Bouchia où le problème est double. En plus d'un embouteillage quotidien engendré par l'attente du passage du train, le quartier connaît chaque année des accidents mortels. La situation est identique dans les communes d'Ath Laâziz, de Kalous où deux passages à niveau sont extrêmement dangereux surtout qu'ils ne sont pas gardés. Tout le monde se rappelle ces belles maisons qui servaient d'habitation aux gardiens. Aujourd'hui les quelques bâtisses qui restent sont occupés par des indus occupants et les passages à niveau se limitent parfois à un signal sonore. Au lieu de rentrer dans le patrimoine national, les gares, les bâtisses des gardiens qui sont un symbole de la présence française sont laissées à l'abandon pour subir les aléas de la nature et des méfaits de l'homme.