L'artiste a sorti le drapeau algérien Le rappeur a garanti le show et a livré ses titres devenus cultes à l'instar de Génération taxi. Hystérie générale, un public bouillant et enthousiaste, tel a été l'ambiance samedi soir dernier, où le chapiteau de l'hôtel Hilton a vibré sous les décibels et l'effervescence générés par le rappeur El-Matador (Mohamed Benjedbar de son vrai nom) qui s'est produit pour la première fois dans sa carrière sur sa terre natale. C'était le rendez-vous rap immanquable pour les fans du rappeur marseillais, sachant que sa venue était très attendu par son public algérien. Présent sur scène pour la plus grande joie d'une imposante horde d'adolescents en transe, accompagnés de quelques parents, le rappeur franco-algérien sait créer «le woai». Bras levés au ciel, dansant au rythme des tubes du Marseillais, assuré par D.J.-La Mèche, le public n'avait d'yeux que pour El-Matador. Musique à fond les basses, il a plu des décibels sur la scène du chapiteau du Hilton. Tous ceux qui étaient présents, parfois venus de loin, n'auraient manqué ce grand moment de folie sous aucun prétexte. En période de vacances, et en plein mois de Ramadhan, considéré comme le mois des «noctambules», le concert a pris pour certains des airs de récompense, une «parenthèse» qu'ils n'oublieront pas de sitôt, la plupart immortalisant le moment sur leur smartphone et appareil photo brandi à bout de bras. Ils régnaient une ambiance de «ouf» comme ils disaient, c'était «lahyate» totale, selon le public. «Sort le drapeau», «Fous le woai», «Mektoub», «Marseille», «A armes égales», «tapage nocturne», «Parti de rien», les morceaux s'enchaînaient face à un public hyperdéchaîné qui répétait les paroles par coeur. Autour, les gens dansaient, à l'avant comme à l'arrière du chapiteau. Tout ça pour dire qu'un concert d'El Matador est aussi un espace pour faire la fête et danser, et cela grâce aux titres et remix parfois «clubbing» du rappeur à l'instar de son remix Down on me qui a apporté une partie encore plus «club» et festive à l'ensemble du concert, mais également grâce à ses «punchlines» percutantes et cogitatives à la fois. Dans ce sens, il convient de souligner qu'El-Matador fait partie d'une minorité de rappeurs guidés par la sagesse et qui véhicule des messages pacifiques. A vue d'oeil, le chapiteau était presque «full», soit entre 70 et 80% de public. Car le concert n'affichait pas complet. Mais finalement, qu'importe, car l'essentiel c'est que le «sage poète» rappeur a su attirer un public hétéroclite. El Matador fédère, qu'importe l'âge. Certains fans du rappeur ont parcouru de longues distances pour voir l'interprétation réelle des tubes du «Marseillais», à l'image de Imad, venu d'Oran pour assister au concert. «Dès que j'ai su qu'il venait se produire à Alger, j'ai acheté mes billets et je me suis organisé avec mes potes pour venir. Je ne pouvais pas manquer cette date pour rien au monde» nous-a-t-il affirmé, aveuglé par les stroboscopes. Même son de cloche chez Sofiane, venu de l'autre coté du pays, de Annaba plus exactement. Il nous a indiqué: «J'attendais la venue d'El Matador depuis plusieurs années, ce concert pour moi est un rêve qui est en train de se concrétiser.» Entre jeux de scène et défis lancés à son manager Amine Azouz, El Matador a garanti le show et a livré ses titres devenus cultes, à l'instar de Génération taxi» (son interprétation pour la BO du film Taxi4). Fidèle à sa politique et à son caractère, El Matador n'a pas manqué d'apporter son soutien au peuple palestinien, dont il a qualifié les agissements israéliens d'«intolérable en ce mois de Ramadhan sacré». A cet effet, le rappeur a dégainé son titre phare qui a fait trop de bruit à sa sortie. Le titre s'intitule Polémiquement incorrect où le rappeur aborde et crache, carte sur table, les dures vérités classées comme tabous et sensibles, ce qui lui a valu «un boycottage» total de la part des médias francais. Par ailleurs, et en exclusivité mondiale, le rappeur a interprété en inédit son nouveau titre intitulé Copacabana enregistré en collaboration avec DJ-Kayz. Le clip devrait sortir dans 10 jours au maximum selon les explications du rappeur. Entre les éclats de voix d'El Matador, ses accélérations de rythmes à la «speedy gonzalez», entre les manifestations de joie du public, et le D.J, le rappeur marseillais a livré un concert à la hauteur de ce que pouvait attendre son public.