«L'ANP a toujours veillé à se prémunir de toute sensibilité et calcul politique...» Le niet de l'ANP aux appels incessants des personnalités politiques l'exhortant à s'impliquer pour accompagner le processus de sortie de crise politique, est invariablement réitéré. Dans cet ordre d'idées, l'éditorial du dernier numéro de la revue El-djeich affirme que «l'ANP demeurera le bras protecteur de l'Algérie et le garant de sa nature républicaine, attachée aux missions qui lui sont assignées par la Constitution, sans jamais s'en écarter quels que soient les sacrifices que cela pourrait lui occasionner.» La revue réaffirme ainsi le retrait de l'armée de la politique: «Aujourd'hui, un quart de siècle après l'avènement du pluralisme qui l'a vu se retirer définitivement de la scène politique, l' ANP (...) a toujours veillé à se prémunir de toute sensibilité et calcul politique en remplissant toutes ses missions constitutionnelles.» L'accomplissement de ses missions en toute loyauté (...) exige d'avoir conscience que la préservation de l'image de l'ANP, ainsi que «sa non-application dans des questions qui ne les concernent pas et qui n'ont aucun lien avec ses missions et engagement.», peut-on lire plus loin. L'ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, fait appel à un sursaut national salvateur pour éviter l'effondrement imminent de l'Etat. «L'Algérie se trouve dans une impasse politique et sa survie est sérieusement menacée», estime-t-il. «Notre pays, à l'instar de la Libye, l'Egypte et d'autres pays de la région, sont sortis de la phase post-coloniale dans une situation de fragilité extrême et fait face de ce fait à des risques de grave désintégration», souligne-t-il encore. En se penchant sur sa démarche, M.Hamrouche voudrait alerter l'opinion publique sur une «dégringolade des institutions de l'Etat devant interpeller le devoir national dicté par l'intérêt suprême de l'Etat et les impératifs de garantir son avenir». «Rien ne peut se faire sans l'armée. Seule cette institution peut assurer la sécurité, garantir la confiance des citoyens et éviter les dérapages», dit-il. L'Etat moderne doit se construire sur la base des institutions pérennes; une garantie permanente, un des droits et l'exercice effectif des libertés et des lois et l'émergence d'un contre-pouvoir. Mokrane Aït Larbi de son côté a appelé l'armée à «s'impliquer pour assurer ce processus démocratique avant de se consacrer à ses missions constitutionnelles classiques, qui sont le propre de toutes les armées dans les sociétés démocratiques». Enfin, la position de la Cltd vis-à-vis de l'appel à l'implication de l'armée dans le processus de démocratisation du pays n'est pas encore affichée.