Un des attentats qui ont ensanglanté Bagdad la semaine dernière a été perpétré par un Australien de 18 ans, mort dans l'explosion de sa bombe, ont indiqué lundi les autorités australiennes, qui qualifient cette information d'"inquiétante". L'Attorney général George Brandis, équivalent australien du ministre de la Justice, a confirmé que l'auteur d'un attentat suicide à Bagadad, jeudi dernier, était un citoyen australien. Selon la presse australienne, le jeune homme a été baptisé Abu Bakr al-Australi par l'Etat islamique (EI), groupe jihadiste sunnite qui s'est emparé de pans entiers du territoire irakien depuis le début d'une offensive fulgurante lancée début juin. Il avait quitté Melbourne en 2013 pour se rendre dans la région secouée par les violences. "C'est un développement inquiétant et un nouvel exemple de la situation dangereuse et volatile qui prévaut en ce moment en Irak", a déclaré l'Attorney général dans un communiqué. "Le gouvernement déplore les actions violentes entreprises par l'EI et d'autres groupes extrémistes en Irak et en Syrie, et est profondément inquiet de l'implication d'Australiens dans ces activités", a-t-il ajouté. Le communiqué précise qu'il s'agit du deuxième Australien qui a commis un attentat-suicide en Irak ou en Syrie, sans donner d'autres détails. Le mois dernier, la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop avait estimé que quelque 150 Australiens, dont plusieurs dotés d'une double nationalité, étaient formés aux combats et aux actes terroristes aux côtés de rebelles sunnites. Pour le ministre de la Justice, "la participation d'Australiens aux conflits en Syrie et en Irak pose un vrai problème de sécurité intérieure, lorsque ceux qui étaient impliqués dans ces combats rentrent chez eux et cherchent à importer cette violence ici". En Europe, les représentants de neuf pays ont adopté début juillet un plan d'action, dont les modalités restent confidentielles, pour identifier les jeunes Européens partis combattre en Syrie et les empêcher de commettre des tueries. L'objectif des mesures européennes est de mieux identifier les candidats prêts à s'enrôler pour aller combattre en Syrie, de les signaler aux autres pays de l'UE, de rendre leur départ difficile, de les suivre à leur retour et éventuellement de les appréhender.