Alors que sa tenue est prévue pour le mois d'octobre 2004, les experts nationaux rejettent a priori toute participation algérienne à ce salon français à vocation internationale. Ainsi, les organisations ont quelque peu déçu M.Gilles Saint Georges, directeur international du Groupe Exposium, venu tout droit de France pour louer les mérites de cet espace de quelque 200.000 m², mais au «gigantisme théorique», une expression somme toute adressée à tous ceux qui hésiteraient à y participer aux côtés des géants de l'agroalimentaire, spécialité du Sial (Salon international de l'alimentation) qui regroupe, tous les deux ans, plus de 5000 exposants venant de 98 pays et dont la typologie est à 70% composée de PME-PMI. La représentation y est à 72% étrangère alors que celle française n'est estimée, elle, qu'à 22%. Existant depuis 1964, ce salon verra sa prochaine édition en automne 2004 avec l'arrivée de cinq nouveaux pays, tels le Yemen, l'Egypte, la Lettonie, la Finlande, la Bélarussie et la Serbie. Ce qui ne comblera apparemment pas les 5% de l'espace restant et où l'Algérie, de toute évidence, serait la bienvenue. Ce dernier motif a valu le déplacement de l'un des fondateurs, en la personne de M. Saint Georges, de son concept commercial qu'est le Sial qui se veut un véritable tremplin commercial pour introduire les marchés régionaux et mondiaux. Pour le moment, seule une entreprise, Actom Groupe, fidèle à cette manifestation qui se tient traditionnellement en France est évoquée. Une bien maigre présence en comparaison de celles tunisienne ou marocaine, alors que la communauté algérienne y est des plus importantes. Même si le Sial est, par ailleurs, de plus en plus présent à travers le monde, notamment au Canada ou au Brésil, rares sont les Algériens qui y prennent part, sûrement que ces derniers sont en nombre important parmi les visiteurs du Sial où un visiteur sur deux est étranger (135 285 visiteurs, des professionnels en majorité). Il est donc clair que les organisateurs algériens excluent toute option de participation à l'événement commercial dont a fait la promotion, hier le représentant français ; les raisons en sont des impératifs d'ordre matériel et de timing, «son échéance est trop proche», diront d'autres. Pourtant quelle belle vitrine offrirait un tel salon à nos produits agricoles qualifiés de «bio» par nombre de spécialistes. Mais «loin de la coupe aux lèvres», semble dire M.Kara qui est à la tête d'un groupe d'exportateurs algériens en estimant que pour pouvoir exporter bio, il faut d'abord remplir la condition que la terre dans laquelle sont cultivés de tels produits soit également certifiée du label «éco certe». Ainsi faute d'organisation, parfois d'information et de culture d'exposition, voire pour des considérations de sécurité (problématique des visas et normes de sécurité européennes), les producteurs algériens sont en passe de manquer une réelle occasion de promotion de leur produits hors-hydrocarbures au moment où l'investissement dans l'agroalimentaire n'est pas des moindres dans notre pays. Rendez-vous donc pour 2006.