Une plainte au nom du ministre palestinien de la Justice pour «crimes de guerre» israéliennes à Ghaza a été déposée à la Cour pénale internationale (CPI) par le biais d'un avocat français, a indiqué ce dernier hier. Cette plainte, déposée auprès de la procureur du CPI, Fatou Bensouda, vise «les crimes de guerre commis par l'armée israélienne en juin et juillet 2014 en Palestine, dans le contexte de l'opération militaire appelée 'Bordure protectrice'', a déclaré l'avocat Gilles Devers, lors d'une conférence de presse. «Chaque jour est marqué par la commission de nouveaux crimes, et la population civile représente plus de 80% des victimes. Les enfants, les femmes, les hôpitaux, les écoles de l'Onu: les soldats israéliens ne respectent rien», a-t-il ajouté. C'«est une attaque militaire contre la population palestinienne», a affirmé l'avocat, en lisant une déclaration traduite ensuite en anglais et en arabe. L'agression israélienne, lancée le 8 juillet, a tué 815 Palestiniens et 5240 blessés, très majoritairement civils, selon les services d'urgence de Ghaza. Le ministre de la Justice du gouvernement d'union palestinien, Salim al-Saqa, est installé à Ghaza. L'avocat a soutenu que la plainte était recevable, même si la Palestine, reconnue depuis novembre 2012 comme Etat observateur non membre de l'ONU, n'a pas ratifié le Statut de Rome fondant la CPI. Israël ne l'a toujours pas ratifié. Selon Gilles Devers, le précédent ministre palestinien de la Justice avait fait une déclaration de compétence de la CPI le 21 janvier 2009, qui «reste parfaitement valable». A l'époque, des plaintes avaient déjà été déposées pour obtenir une enquête sur l'agression israélienne dite «Plomb durci» contre Ghaza, mais elles avaient échoué, en raison de «tractations politiques», a-t-il affirmé. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé mercredi l'envoi d'urgence d'une commission chargée d'enquêter sur les violations qui auraient été commises dans le cadre de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. La résolution pointe «la dernière offensive militaire d'Israël dans la bande de Ghaza (...) qui a impliqué des attaques sans discrimination et disproportionnées (...), qui peuvent constituer des crimes internationaux».