Ils ont dix jours pour faire appel. Les délégués des archs de Béjaïa, écroués depuis une semaine pour détention et consommation illégale de stupéfiants, ont été condamnés hier, par le tribunal de Béjaïa à une peine de six mois de prison ferme assortie d'une amende de 5000 DA. L'autre citoyen de Tifra, arrêté pour les mêmes raisons, a écopé de la même peine. Ils ont dix jours pour faire appel. Poursuivis pour «détention de stupéfiants», les prévenus ont tous les trois reconnu les faits, qui leur sont reprochés par la justice. Dans son réquisitoire, le procureur de la République a tenté d'orienter les poursuites vers un délit de «trafic de drogue», en se basant sur la quantité de drogue découverte en possession des mis en cause. Le procureur estime que 150 grammes de kif non traité dépasse de loin la quantité de consommation personnelle. Il a, par ailleurs, requis une peine d'un an d'emprisonnement ferme. Mais en l'absence d'acheteur ou d'acquéreur avéré, le juge n'avait pas jugé utile de retenir l'accusation du ministère public et s'est contenté d'inculper les trois prévenus de «consommation illégale de stupéfiants». Pour rappel, leur arrestation remonte, en fait, à dimanche dernier lors d'un contrôle de police routinier à l'entrée de Béjaïa, les deux délégués étaient en possession d'une quantité de drogue. Entendus sur PV de police, ils ont été mis en garde à vue et présenté le lendemain, dimanche, devant le parquet. Après leur audition, le procureur de la République les a écroués. Depuis, l'affaire n'a pas cessé de susciter découragement et ressentiment chez les citoyens. La gêne éprouvée se situe essentiellement au niveau du statut d'interlocuteurs du gouvernement dans le dialogue portant règlement de la crise en Kabylie. Mis dans l'embarras, les archs ont refusé de donner une quelconque interprétation politique à l'affaire, préférant parler de solidarité avec ces citoyens et leurs familles. Une solidarité qui, force est de le constater, ne s'est pas du tout matérialisée à l'occasion de ce procès puisque les avocats des prévenus ont été engagés par leurs familles respectives.