Le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé hier le monde islamique à armer les Palestiniens, accusant Israël qu'il a qualifié de «chien enragé» de commettre un «génocide» à Ghaza. «Un chien enragé, un loup sauvage attaque des personnes innocentes, des enfants qui ont perdu leur vie innocemment. Ce que font les dirigeants du régime sioniste est un génocide et une catastrophe historique», a-t-il dit à l'occasion de la fête du Fitr, marquant la fin du mois de Ramadhan. L'Iran soutient les groupes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique contre lesquels l'armée israélienne a engagé le 8 juillet une vaste agression qui a coûté la vie à plus de 1100 Palestiniens en grande majorité des civils, mais aussi à plus de 50 soldats israéliens. «Le président américain (Barack Obama) a émis une fatwa pour que la résistance (palestinienne) soit désarmée, pour qu'ils ne puissent pas répondre à tous ces crimes. Nous disons le contraire: le monde entier, et en particulier le monde islamique, doit armer autant qu'il le peut le peuple palestinien», a dit M.Khamenei dans un discours diffusé en direct par la télévision d'Etat. Un peu plus tard, lors d'une réunion avec l'ensemble des responsables iraniens et les ambassadeurs des pays musulmans, le numéro un iranien a réitéré cet appel. «Aujourd'hui, les Palestiniens ont besoin de produits de première nécessité pour vivre, d'armes et d'équipements. J'appelle les gouvernements musulmans (...) pour que nous joignions nos mains pour aider la population de Ghaza», a-t-il souligné selon son site internet. M.Obama avait estimé que «toute solution de long terme au conflit israélo-palestinien» devait passer par «le désarmement des groupes terroristes et la démilitarisation de Ghaza». Selon M. Khamenei, les Etats-Unis et les pays européens souhaitent cette démilitarisation pour qu'Israël puisse attaquer «la Palestine et Ghaza à n'importe quel moment sans qu'elles puissent se défendre». Il a salué la «force de résistance» des Palestiniens. «Un peuple encerclé dans un petit territoire, avec des frontières fermées, privé d'eau et d'électricité, cette population fait face à un ennemi armé. Ce peuple résiste sans faiblir. C'est une leçon pour tous». Le président iranien, Hassan Rohani, s'en est lui aussi violemment pris à Israël en l'assimilant à une «tumeur». «Aujourd'hui, le monde islamique est confronté à deux tumeurs infectées. La première est celle qui a toujours nuit aux Palestiniens et musulmans et qui met de nouveau à feu et à sang la terre des oliviers (Palestine)», a-t-il dit. «L'autre tumeur est celle qui, au nom de l'islam, de la religion et du califat, massacre les musulmans», a ajouté M.Rohani en allusion aux jihadistes de l'Etat islamique (EI) qui ont pris de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, et proclamé un califat islamique. Lundi soir, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif a appelé le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal, et le chef du Jihad Islamique Ramadan Abdallah Challah pour leur faire part du soutien de son pays. «Tout cessez-le-feu doit comprendre la fin du blocus de Ghaza et la garantie que les attaques du régime sioniste ne se répéteront pas», a dit M.Zarif, selon les médias.