L'agression armée israélienne sur la bande de Ghaza a allongé le bilan durant la fête de l'Aïd, portant ainsi le nombre à plus de 1 100 morts et pas moins de 6 200 blessés palestiniens, en 21 jours d'opérations aériennes et terrestres, faisant sortir de son silence le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé à armer les Palestiniens et qualifié Tel-Aviv de «chien enragé», l'accusant de commettre un «génocide». Une trentaine de personnes a péri sous les bombes de l'occupation, rien que pour la matinée d'hier, dont une dizaine d'enfants, lors d'un bombardement qui a ciblé un quartier résidentiel à Ghaza. Mais Tel-Aviv a nié toute responsabilité dans ces tirs de missiles, tout en poursuivant ses pilonnages intensifs qui ont endommagé la seule centrale électrique dans cette enclave palestinienne, sous blocus israélien (soutenu par l'Egypte), depuis 2007. L'armée d'occupation israélienne n'a même pas respecté la trêve de 12 heures, qu'elle avait décidée, à l'occasion de la célébration de la fête du fin du mois de Ramadhan. «Un chien enragé, un loup sauvage attaque des personnes innocentes, des enfants qui ont perdu leur vie innocemment. Ce que font les dirigeants du régime sioniste est un génocide et une catastrophe historique», a déclaré hier le guide iranien à l'occasion de la fête de l'Aïd. «Le président américain (Barack Obama) a émis une fatwa pour que la résistance (palestinienne) soit désarmée, pour qu'ils ne puissent pas répondre à tous ces crimes. Nous disons le contraire : le monde entier, et en particulier le monde islamique, doit armer autant qu'il le peut le peuple palestinien», a ajouté M. Khamenei dans un discours diffusé en direct par la télévision d'Etat. «Aujourd'hui, les Palestiniens ont besoin de produits de première nécessité pour vivre, d'armes et d'équipements. J'appelle les gouvernements musulmans (...) pour que nous joignions nos mains pour aider la population de Ghaza», a-t-il souligné, selon son site Internet. La présidente du Brésil, Dilma Roussef a dénoncé aussi le massacre commis par Israël contre les Ghazaouis. «Ce qui se passe à Ghaza est quelque chose de dangereux. Je ne pense pas que ce soit un génocide mais je pense que c'est un massacre (...) Il s'agit d'une action disproportionnée», a affirmé la présidente lors d'un débat organisé par le quotidien Folha de Sao Paulo, a repris l'APS. Ces déclarations interviennent au lendemain de la sortie de la chef d'Etat argentin, Cristina Kirchner, qui a affirmé reconnaître «la Palestine comme un Etat libre et indépendant à l'intérieur des frontières de 1967», selon le texte d'une note qui a été remise par le gouvernement argentin au président palestinien Mahmoud Abbas. Mais ni le soutien de nombreux pays à la cause palestinienne, ni leur dénonciation du génocide commis à Ghaza ne semblent capables de freiner la machine de guerre enclenchée par le gouvernement de va-t-en-guerre de Benjamin Netanyahu, qui se refuse à laisser une chance, aussi minime soit-elle à une solution négociée de ce conflit à forces inégales. La direction de la résistance palestinienne, tous mouvements confondus, y compris le Hamas et le Jihad islamique qui contrôlent la bande de Ghaza depuis les législatives de 2007, a émis hier sa volonté à observer une «trêve humanitaire» d'une durée de 24 heures, espérant mettre fin à ce déchaînement de violence de la part de l'occupation israélienne. «L'Autorité palestinienne, le Hamas et le Jihad sont prêts à une trêve humanitaire de 24 heures», a déclaré le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abde Rabbo, lors d'un point de presse à Ramallah, capitale de la Palestine en Cisjordanie occupée. Ce dernier a affirmé que l'OLP et les autres mouvements palestiniens examinent «dans un esprit positif» une proposition de l'ONU pour «un cessez-le-feu de trois jours dans le conflit avec Israël». Selon lui, «l'ONU a suggéré d'allonger cette trêve à 72 heures. «Nous examinons dans un esprit positif cette suggestion», a-t-il précisé. L. M.