Sayf el Islam Hassan El Banna plaide pour une amnistie générale des terroristes. La réconciliation nationale en Algérie intéresse les organisations des Frères musulmans, lesquelles espèrent que les régimes arabes retiendront la leçon de cette expérience «unique» dans le monde musulman. «On reconnaît à l'Algérie son rôle de leader dans le cadre du processus de la réconciliation», a déclaré M.Sayf el Islam Hassan El Banna, représentant des Frères musulmans d'Egypte, dans son intervention durant le colloque sur Mahfoud Nahnah, organisé hier à l'hôtel Erriadh à Sidi Fredj. L'expérience algérienne est d'autant plus importante qu'elle a permis de corriger l'image de l'islam dans le monde, selon l'orateur. L'on comprend plus loin que c'est surtout le cas des islamistes qui semble intéresser Sayf El Islam Hassan El Banna. L'amnistie à l'égard des terroristes, l'intégration des partis issus «du courant islamiste» dans le gouvernement, l'alliance entre trois partis de courants diamétralement opposés, «sont les principaux acquis de cette réconciliation». L'Algérie a surtout permis de refléter une nouvelle image à ce courant, que celle d'une «idéologie extrémiste guidée par le sang et par le feu», précise-t-il. Mais le fils du fondateur des Frères musulmans en Egypte s'est abstenu de réagir aux fetwas qui appellent au djihad. «Apportez-moi d'abord ces prêches», a-t-il répondu à notre question. Ce dernier plaide aussi pour une amnistie générale. «L'islam est une religion de tolérance», atteste-t-il. Les Frères musulmans veulent-ils imposer à l'Algérie leur vision de la réconciliation nationale? Du moins, au niveau des discours officiels, il n'a jamais été question de recourir à ce genre de procédé. Sur un autre sujet, la rencontre d'hier, organisée sous le patronage du président de la République, a été marquée par l'absence des figures de proue de l'alliance stratégique. Et pourtant, la veille, on avait annoncé la participation du chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et celle de M.Abdelaziz Belkhadem du FLN. Aucun représentant du gouvernement n'a fait le déplacement. L'assistance s'attendait aussi à un message du président Bouteflika, mais aucun de ces scénarii n'a eu lieu. A nos interrogations, nous n'aurons pas de réponses convaincantes quant à ces absences, même si un député du parti n'a pas manqué de signaler que « ce n'est pas ce qui intéresse nos alliés ». Cela n'a pas empêché pourtant, le président du parti, M.Bouguerra Soltani, d'insister sur le rôle de « l'alliance stratégique », l'occasion aussi de réitérer leur «fidélité» au président de la République. «Le scrutin du 8 avril constitue un laisser-passer pour la réconciliation nationale». la fidélité du MSP n'a pas de limite, au point qu'on estime «seul le président de la République a le droit de déterminer les moyens et mécanismes de cette réconciliation». Le parti insiste sur les mécanismes, contrairement à M.Ouyahia, qui a écarté cette possibilité, puisque de l'avis du successeur de Cheikh Nahnah, «en l'absence de mécanismes, il serait impossible de concrétiser le projet du président».