Les Frères musulmans ont remporté 34 sièges à l'issue de la première phase des législatives en Egypte. En s'octroyant plus de 20% des 164 sièges du Parlement, les islamistes ont ainsi arraché leur ticket pour les prochaines présidentielles que, de toute évidence, ils pourront remporter haut la main. La confrérie islamiste, la plus ancienne du monde arabe, interdite mais tolérée, a présenté ses candidats sous l'étiquette d'indépendants et, comble le l'hypocrisie, ses élus n'ont pas été comptabilisés en tant qu'islamistes dans les résultats officiels publiés par la commission électorale ! Au Caire et dans sept autres régions populeuses d'Egypte, ce premier scrutin s'est déroulé dans un climat de corruption quasi-généralisée, selon des ONG indépendantes et sur fond de violences. La seule femme de ce bloc islamiste, Makarem Al-Deiri, a été recalée dans sa circonscription aisée du Caire, Medinet Nasr, alors qu'elle proclamait la prééminence de l'homme sur la femme. Avec pour slogan “l'Islam est la solution”, les Frères musulmans, qui se prétendent modérés et veulent l'établissement d'un Etat islamique, affirmaient viser de 50 à 70 sièges. Jamais depuis sa création en 1928 par Hassan el Banna, les Frères musulmans ne s'étaient présentés en rencontrant aussi peu d'entraves, alors que le mouvement reste officiellement banni et ne peut se constituer en tant que parti, étant organisé sur une base confessionnelle. Les forces non islamistes, organisées sous la bannière de “Kifaya” (ça suffit !), ont été laminées de la première phase des législatives, avec seulement cinq sièges de députés. D. B.