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Béjaïa, ville morte
LES JOURS DE FÊTE SE SUIVENT ET SE RESSEMBLENT
Publié dans L'Expression le 31 - 07 - 2014

L'Aïd, synonyme de joie et de fête, a été pour beaucoup une période des tracasseries aussi bien pour s'approvisionner que pour se déplacer.
Les jours de fêtes religieuses se suivent et se ressemblent à Béjaïa, une ville morte le premier jour de l'Aïd el fitr. L'ambiance qu'on connaissait d'elle, il y a seulement trois jours, a cédé, comme il est de coutume, la place à une monotonie angoissante, notamment lors du premier jour de l'Aïd. Les commerçants n'ont pas ouvert leurs boutiques, les transporteurs se sont éclipsés. Voilà le décor offert par la capitale des Hammadites. Béjaïa est tout simplement «décrétée» ville morte. Les citoyens qui n'ont pas pris le soin de s'approvisionner en produits de première nécessité, pain, lait, sucre, ont été ainsi livrés à son sort. Les consommateurs qui espéraient profiter d'un service minimum qui leur épargnerait des soucis supplémentaires en période de fête sont, une nouvelle fois, déçus. Les engagements des pouvoirs publics et ceux de l''Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) ne sont que de la poudre aux yeux. Pourtant, des «instructions ont été données pour garantir le service minimum et ne pas priver les familles algériennes de pain», a-t-on annoncé à la radio la veille de l'Aïd.
Un communiqué de la direction du commerce faisait même état de la réquisition de 692 commerces et tout autant de bus pour les déplacements. Mais dans la réalité, rien de tout cela. Les plus malins ont compris le système. Ils ont pris leurs précautions, qui pour louer une voiture, qui pour s'approvisionner correctement. Normal! Ils ont tellement été habitués à ce «black-out» qu'ils ne croient plus les promesses des uns et des autres. «Certains commerces ne doivent pas s'arrêter», s'indignent des consommateurs qui estiment que «l'Algérie est le seul pays où l'activité meurt durant les jours de fêtes». Pourtant, un dispositif de permanence a été annoncé à grande pompe. Il comprend des boulangeries, des commerces d'alimentation générale, des pharmacies, des cafés, des marchés de fruits et légumes, des kiosques à tabac et des dépositaires de produits laitiers, retenus pour assurer la permanence. Ils sont contraints d'ouvrir leurs magasins durant les deux jours de fête et dans le cas contraire, ils seront exposés à des sanctions. «Des sanctions prévues par la loi qui peuvent aller jusqu'à une décision de fermeture et des amendes pouvant atteindre 100.000 DA», a-t-il ajouté. Et pour faire respecter ses décisions, la DCP a mobilisé des brigades pour aller sur le terrain et vérifier que les commerçants en question ont réellement respecté les instructions données.
Dans la réalité, il n'y eut rien de tout cela. L'Aïd, synonyme de joie et de fête, a été pour beaucoup une période des tracasseries aussi bien pour s'approvisionner que pour se déplacer. Les taxis et bus étaient aux abonnés absents, les commerces sont restés fermés à l'exception d'une boulangerie qui propose... de la pâtisserie et des gâteaux traditionnels, mais pas de pain, comme s'il n'y a que ça à vendre. Toutes les supérettes ont baissé rideau. Des familles se sont retrouvées face à des difficultés énormes pour s'approvisionner en lait en sachet et pain. La veille, les magasins d'alimentation générale ont été «vidés». «Par expérience, je me suis approvisionné la veille de l'Aïd», rétorque un citoyen à un jeune, visiblement inexpérimenté qui cherchait du lait. A la gare routière, cest la dèche.
Ce grand espace habituellement animé est resté bizarrement vide. Aller vers une destination de la vallée de la Soummam ou encore vers la côte n'est pas une simple affaire à moins de louer les services d'un fraudeur avec tout ce que cela engendre comme dépense. Hier, la situation s'est peu améliorée.
L'ambiance est restée toutefois morose. Les plus déçus par une telle situation se sont interrogés sur le pourquoi d'une fête dans un décor plus proche d'un huis clos que d'une kermesse. «On ne peut nullement parler de fête vu la sinistrose qui a régné ces deux jours de l'Aïd.» Ces pratiques, qui se perpétuent chaque année au détriment des consommateurs et au mépris des lois, devraient naturellement faire réagir les pouvoirs publics. C'est manifestement loin d'être le cas. Les commerçants voient défiler devant leur porte des agents de la direction du contrôle des prix. Sans plus. Même ces opérations de contrôle des prix tendent à perdre leur sens et leur utilité.
On s'inquiète également pour les moyens de transport qui font cruellement défaut. Le manque est partout, aussi bien pour les trajets interwilayas que pour les déplacements interquartiers. Les longs déplacements en famille sont synonymes de corvée pour ceux qui ne possèdent pas de véhicule. Béjaïa, comme dans le reste des villes du pays, des citoyens témoignent qu'ils ont toujours été à la merci des rapaces et autres fraudeurs les jours de fêtes. C'est dans ce décor sinistre et angoissant que les Algériens vivent leurs fêtes. L'absence de l'Etat qui n'arrive toujours pas à faire respecter les mesures prises et annoncées à grande pompe, ouvre la voie à tous les excès. Voici une réalité amère qui se reproduit et se reproduira encore et encore tant que la notion de service public n'est pas prise au sérieux. «Si les services de Sonelgaz, de la Protection civile et de la santé dépendaient du privé ils auraient fermé, eux aussi», ironise un citoyen désabusé. Et dire qu'on parle de développer une politique touristique.


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