Dans un premier bilan communiqué par la direction du Commerce, 98% des commerçants, mobilisés pour garantir la continuité des activités commerciales et satisfaire la demande en produits agroalimentaires, durant l'Aïd El El Adha, ont assuré la permanence. Ainsi et selon un responsable de cette direction, durant les 2 jours, 98% des commerçants réquisitionnés ont ouvert leurs magasins. La même source a ajouté que 30% de boulangers, non concernés par la permanence, ont, aussi, ouvert. Ce taux est jugé très appréciable. Le calendrier des ouvertures des commerces, les jours de l'Aid el-Fitr, élaboré au niveau local et approuvé par les walis, puis notifié aux commerçants, a concerné 137 boulangeries, 124 magasins d'alimentation générale, 5 laiteries et 5 minoteries, ainsi que 22 stations-service. Les services de contrôle de la direction du Commerce ont mobilisé, par ailleurs, 90 agents répartis sur 30 brigades, pour vérifier le respect du programme de permanence établi. Les listes et programmes des commerçants devant assurer la permanence, durant les 2 jours de l'Aïd, ont été élaborés, en coordination avec les commissions locales, les représentants de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) et des associations de protection des citoyens. Les commerçants concernés sont informés 15 jours avant l'échéance. Ce délai, assez conséquent, permettra aux commerçants de prendre toutes les dispositions nécessaires à la bonne marche des permanences de l'Aïd el-Adha et éviter tout couac ou grain de sable. Pour contraindre les commerçants à rester ouverts, durant les fêtes, le ministère du Commerce a mis en place un système de permanence contraignant, prévoyant des sanctions pouvant aller jusqu'à la fermeture de l'établissement. Le nouveau dispositif avait été testé, une première fois, lors de l'Aïd el-Fitr, au mois d'août. Il a donné des résultats diversement appréciés. Cependant, les quelque 300 commerçants mobilisés pour assurer la permanence, durant les 2 jours de l'Aïd, n'ont pas, tous, ouvert leurs magasins et les citoyens de certains quartiers, notamment du centre-ville, ont dû se déplacer, ailleurs, pour faire leurs achats, notamment le pain et le lait en sachet. De l'avis des consommateurs confrontés à ce sempiternel manque de produits alimentaires, lors des fêtes religieuses, un léger mieux est à signaler, sauf que si dans des quartiers, les commerçants ont, plus ou moins, répondu présents à l'appel des organisations professionnelles et de la direction du Commerce, dans d'autres, les boulangers et les commerces d'alimentation générale ont fermé. Ainsi à Maraval, les 3 boulangeries situées sur un rayon de 500 m ont ouvert, tôt, le jour de l'Aïd, avant de fermer juste après la prière et rouvrir à la mi-journée. Idem pour plusieurs magasins d'alimentation générale qui ont assuré, tant bien que mal, leur activité. Cependant, nombreux sont les clients qui se sont présentés à ces commerces, venant d'autres quartiers et notamment ceux de la périphérie d'Oran et même de certaines localités avoisinantes au chef-lieu de wilaya. Pourtant, la direction du Commerce avait affiché la liste des commerçants de permanence. Certains n'auraient pas, apparemment, honoré leur mission. Pour rappel, une liste et un programme de permanence ont été établis pour garantir des prestations commerciales par 137 boulangeries, 124 épiceries, 5 laiteries, 5 minoteries, 22 stations-service et 1 producteur d'eau minérale et, parallèlement, une trentaine d'équipes pour veiller au contrôle. Certes, cette fois les commerçants informels ont été moins nombreux, même si pour le pain, des revendeurs qui se sont approvisionnés auprès de certains boulangers ont pris place et souvent en face des boulangeries et attendaient que ces dernières ferment pour vendre à leur guise le produit tant convoité, souvent à des prix doubles ou triples, pour les retardataires. C'est le cas d'un marchand de pain qui a pris place à l'angle des rues Soufi Zoubida et Abed Hamamouche et qui a écoulé sa marchandise, avant midi, à 30 DA la baguette. Si pour la majorité des produits alimentaires, l'écrasante majorité des consommateurs ont pris leurs devants, la veille de l'Aid et le rush observé dans certaines superettes' et supermarchés en est la preuve, pour le pain, la demande a été effective et si on se réfère aux déclarations du porte-parole de l'UGCAA, 15 millions de baguettes ont été produites le premier jour de l'Aïd, alors que les besoins réels se situent entre 35 et 40 millions par jour. Selon plusieurs citoyens, las de revivre cette situation de pénurie, la solution idéale n'est nullement coercitive, mais de favoriser les grandes surfaces et de revenir, pourquoi pas, à une boulangerie industrielle qui répondra à la demande. Toutefois, certains consommateurs déplorent que des milliers de baguettes sont jetées, chaque jour, sur la voie publique, illustrant ainsi la culture de l'excès dans les achats, notamment, pour des produits subventionnés. Ces mêmes consommateurs espèrent que les contrôleurs de la DCP auront épinglé les commerçants réfractaires et que la loi serait appliquée pour éviter la récidive. A noter, également, que dans de nombreux quartiers, le lait en sachet était introuvable. «Chaque consommateur achète deux ou trois sachets et, au bout d'un moment, tout le stock que j'ai constitué dans mes frigos s'est envolé. C'est comme ça qu'on crée la crise, parfois», indique un commerçant de quartier.