Les travaux du sommet sont précédés d'un forum économique qui regroupera des opérateurs économiques, dont quatre hommes d'affaires algériens. Le sommet inédit Etats-Unis-Afrique s'est ouvert, hier, à Washington à l'invitation du président américain Barack Obama. Les USA qui voient d'un mauvais oeil l'envahissement du marché africain par la Chine et les tentatives de la France de reprendre le terrain a convié une cinquantaine de chefs d'Etats du continent noir, afin de tisser des liens économiques plus solides entre les Etats-Unis et les pays africains. Les invitations envoyées par Obama à ce sommet consacré à plusieurs thèmes, notamment les questions liées à la gouvernance, au développement et à la sécurité ont exclu les dirigeants de quatre pays, jugés infréquentables. Il s'agit de la Centrafrique, l'Erythrée, le Soudan et le Zimbabwe. Du côté algérien, c'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui est chargé de représenter le président Bouteflika à cet événement. M. Sellal s'est rendu à Washington pour participer à ce sommet en compagnie du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel.Les travaux du sommet, présidé par Obama lui-même, sont précédés d'un forum économique qui regroupera plusieurs opérateurs économiques importants, dont quatre hommes d'affaires algériens. Mais ce sont les questions sécuritaires qui se tailleront la part du lion des travaux. Elles seront au centre du sommet dans une volonté des USA de resserrer les liens et de renforcer la coopération, notamment en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme avec le continent africain. Placée sous le thème «investir dans la prochaine génération», la rencontre est l'occasion «de parler à l'Afrique des questions de sécurité» qui relève d'une importance capitale pour le continent, dont plusieurs régions sont en proie à l'instabilité. Pour le président américain, «la sécurité, la prospérité et la justice que nous cherchons dans le monde ne sont pas possibles sans une Afrique forte, prospère et autonome». Il s'agit pour le président américain de travailler avec des «partenaires forts», disposant «de forces de sécurité assez efficaces», afin de réduire l'engagement financier des Etats-Unis, tout en leur assurant «une sécurité à long terme». En effet, la sécurité est un enjeu majeur pour les Etats-Unis et les pays africains qui font face à plusieurs menaces, notamment dans la région de la Corne de l'Afrique ainsi que dans la région sahélienne. L'épidémie du virus Ebola qui touche plusieurs pays d'Afrique notamment la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria est l'autre question qui s'impose au sommet. Cette pandémie a déclenché un vent de panique à l'échelle mondiale et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre une propagation à grande échelle du virus, en dépit des efforts consentis pour lutter contre la maladie. A tel point que le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et son homologue libérienne, Ellen Johnson Sirleaf ont renoncé à se rendre aux Etats-Unis, pour pouvoir gérer la crise sanitaire dans leurs pays. Washington qui s'inquiète d'une contagion sur son sol a rapatrié un malade, le docteur Kent Brantly, qui doit être pris en charge dans une unité de soins intensifs dans l'attente de l'arrivée d'une autre malade. Le président Obama a assuré que des contrôles médicaux seront mis en place à l'arrivée sur le sol américain pour les délégués venus des pays touchés. Cela étant dit, le sommet USA-Afrique est critiqué par certains des dirigeants africains, notamment parmi ceux exclus par Washington. Le président soudanais Omar El-Bechir trouve «anormale» la présence à Washington de presque toutes les nations africaines au premier sommet USA-Afrique. «Il était anormal que l'Afrique accepte d'aller à cette réunion? alors que l'un de ses membres-clés n'a pas été invité», a estimé le chef de la diplomatie soudanaise Ali Karti? selon des déclarations diffusées dimanche soir par l'agence officielle Suna. Omar El-Bechir fait l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans le conflit du Darfour, et Khartoum est sous le coup de sanctions économiques américaines depuis 1997.