Encore une bourde diplomatique... d'un officiel marocain Il a insidieusement tenté de maquiller les déboires de la diplomatie royale pour expliquer à sa façon les raisons qui ont conduit l'Algérie à refuser d'ouvrir sa frontière. Les propos sont guerriers. Indignes d'un ministre des Affaires étrangères. Il n'y aurait rien à dire qu'un troufion parle de la sorte, mais venant d'un patron de la diplomatie... Il est à se demander si Salaheddine Mezouar a compris quelque chose à la fonction de diplomate? Cela donne en tout cas une idée de la dépravation qu'elle a atteint au Royaume de Mohammed VI. Pour preuve. Au lieu d'opter pour le dialogue et l'apaisement, celui qui l'incarne aujourd'hui a opté pour l'injure et l'insulte. «Quand on voit les tentatives du régime algérien pour contrer nos efforts, nous constatons que les méthodes utilisées sont vraiment minables», avait déclaré le 10 juillet l'ex-ministre de l'Economie et des Finances du gouvernement de Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012). Il est revenu à la charge le 4 août dans un entretien au journal Aujourd'hui le Maroc. Plus virulent et va-t-en guerre. «L'Algérie devrait assumer pleinement ses responsabilités dans la recherche de la solution à la hauteur de son implication militaire, politique et diplomatique dans la genèse et le maintien du différend régional sur le Sahara» a-t-il déclaré au journaliste d'Aujourd'hui le Maroc qui l'avait branché sur les dernières déclarations du chef de la diplomatie algérienne en ce qui concerne la normalisation des relations algéro-marocaines. Une position qui n'a guère varié depuis des lustres, que les médias et responsables marocains ont toujours tenté de déformer. «Les frontières algéro-marocaines ne seront rouvertes qu'une fois disparues les causes à l'origine de leur fermeture. A ce moment-là, les choses reprendront leur cours normal avec le voisin marocain» avait affirmé, le 15 décembre 2013, Ramtane Lamamra. Au lendemain de l'attentat qui a ciblé le 24 août 1994 l'hôtel Asni à Marrakech, les autorités marocaines avaient accusé l'Algérie qui faisait face à des actes terroristes d'une extrême sauvagerie d'être derrière cet événement. Des visas ont été imposés pour nos compatriotes désirant se rendre au Royaume. Des dizaines d'Algériens avaient été chassés de leurs hôtels et expulsés sans ménagement tandis que d'autres qui y étaient installés depuis des années ont dû abandonner biens et maisons. Des vols spéciaux ont été affrétés par Air Algérie à partir de Casablanca pour les rapatrier. Tous les moyens de transports disponibles par air et par mer ont été mobilisés pour leur permettre de quitter un territoire qui leur est devenu hostile. C'est cette amnésie que le ministre marocain cultive volontairement pour tenter de tromper son peuple qui ne le croit plus. Plus il s'enfonce. Plus il sombre dans le mensonge et dans la désinformation. «Qui a fait la guerre au Maroc à Amghala en 1976? c'est bien l'Algérie. Qui a parrainé la création, en 1976, d'une pseudo «République» et s'est mobilisé diplomatiquement pour assurer sa reconnaissance? c'est bien l'Algérie» s'interroge-t-il dans une série de questions-réponses. Ce qu'évite de dire Mezouar c'est que la bataille d'Amghala n'a été déclenchée qu'après que l'armée marocaine ait fait prisonniers des militaires algériens non armés partis secourir des réfugiés sahraouis. Comme il oublie de préciser que l'Algérie ne fait que soutenir le peuple sahraoui en lutte pour sa liberté dans le cadre de résolutions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Un peuple que le Maroc a spolié de ses terres en violation flagrante de la Charte des Nations unies. Quant à la construction d'un Grand Maghreb, le président du parti Rassemblement national des indépendants qui a rejoint en octobre 2013 la coalition gouvernementale dirigée par l'islamiste Abelillah Benkirane oublie de dire que le Maroc en a claqué la porte et continue à la parasiter depuis deux décennies. L'Algérie n'a pourtant pas rechigné à ouvrir des brèches pour chasser toutes ces scories. Pour offrir des chances à une normalisations des relations avec un voisin de l'Ouest qui l'inonde de tonnes de drogue, profane son emblème national et jette en prison un jeune compatriote âgé d'à peine 14 ans (affaire Islam Khoualed) accusé injustement de viol alors qu'un violeur espagnol de 11 enfants marocains avait bénéficié d'une grâce royale. Des provocations auxquelles l'Algérie a répondu avec sang-froid. Sans jamais faire dans la gesticulation. Que nous dit le ministre marocain des Affaires étrangères? «La détermination du Royaume du Maroc est inébranlable face aux gesticulations déplacées, agissements improductifs et joutes verbales infructueuses auxquels l'Algérie nous a habitués» a indiqué, sous le sceau de la mauvaise foi, le chef de la diplomatie marocaine qui s'était montré moins brave lorsque des policiers français l'ont contraint d'enlever «sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture» lors d'une escale à l'aéroport Charles de Gaulle. Les triomphes de la diplomatie algérienne ont certainement rendu plus fou Salaheddine Mezouar.