L'avenir des relations tendues depuis des années entre les deux voisins, le Maroc et l'Algérie s'assombrit encore un peu plus. En cause : la dernière attaque du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, qui a encore offensé la diplomatie algérienne en marge d'un entretien de ce dernier accordé aux quotidiens ‘'Aujourd'hui le Maroc'' et ‘'Achark Al Awsat'', ce lundi 4 août et la clôture de la honte construite sur sa frontière avec l'Algérie. Dans un entretien accordé au quotidien saoudien Achark Al Awsat, basé à Londres, le ministre des Affaires étrangères marocain a accusé, ouvertement, Alger de « crimes de guerre affligés aux détenus militaires marocains ». Une position que le ministre a déjà exprimé, le 10 juillet, lors de la réunion conjointe des deux commissions des Affaires étrangères des Chambres hautes et basses du parlement marocain. Le premier diplomate marocain a ainsi répondu avec virulence, à son homologue algérien Ramtane Lamamra au sujet du Sahara occidental lors de son deuxième entretien accordé au quotidien, Aujourd'hui le Maroc. Pour le ministre marocain Salaheddine Mezouar, « L'Algérie met son apposition à l'intégrité territoriale du Royaume au-dessus de toute autre considération », lance le ministre marocain, qui enchaîne : « Les autorités algériennes sacrifient les liens forts et historiques entre les peuples marocains et algériens, hypothèquent l'avenir de la région et prennent en otage les cinq peuples maghrébins. » D'autant plus que la confirmation par Rabat de la construction d'une clôture, à sa frontière avec l'Algérie, censée empêcher la contrebande selon le gouvernement marocain, semble que cette démarche relève plus de la politique que de la sécurité. Salaheddine Mezouar, qui à chaque déclaration médiatique met l'Algérie sous l'angle de la menace, l'accusant d'être derrière la perturbation de toute solution possible dans le cas du Sahara occidental a qualifié, en mi-juillet dernier, de «minable » l'attitude de l'Algérie sur le dossier du Sahara occidental. Pour lui, Alger est derrière la désignation fin juin d'un envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental. L'Algérie a nié tout le temps les faits, parce qu'elle a toujours eu des appels de laisser les Sahraouis seuls décider de leur destin à travers un référendum et sans condition pour leur permettre d'accéder à l'autodétermination librement se force de garder son calme et de ne pas s'enfoncer dans une guerre médiatique qui ne peut qu'aggraver la crise politique en cours entre le Maroc et l'Algérie. Cette dernière sortie du chef de la diplomatie marocaine, s'inscrit dans le contexte d'une escalade diplomatique orchestrée par le Makhzen pour dissimuler ces tortures envers les détenus sahraouis, qui n'a que trop duré. Notons plus que le rapporteur sur la torture de l'ONU, Juan Mendez, durant son passage au Maroc a évoqué dans son rapport préliminaire une pratique « systématique » de la torture dans les prisons, connues ou secrètes, ainsi que dans les commissariats marocains, est accablant pour l'Etat marocain. Plusieurs prisonniers politiques qui avaient constaté une légère amélioration de leur condition de détention avant l'arrivée de la mission onusienne au Maroc, ont retrouvé la triste réalité quelques jours après le départ de l'envoyé de l'ONU du Maroc.