La conférence de presse que devait animer, hier matin à la résidence El Mithak d'Alger, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a été reportée à une date ultérieure. Le département de M.Ghoul qui devait évoquer l'enquête sur le vol AH5017 de l'avion de la société Swiftair, affrété par Air Algérie et qui s'est écrasé au Mali, n'a donné aucune raison pour justifier ce report. Pour sa part, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), un organisme public français, dont le rôle est de mener les enquêtes techniques pour déterminer les causes d'un accident d'avion, a annoncé qu'il rendra publics aujourd'hui les résultats préliminaires de son enquête relatifs aux circonstances dans lesquelles s'est produit le crash du vol Ouagadougou-Alger. «Un point d'avancement de l'enquête - dont des premiers éléments d'information validés par les enquêteurs sur les circonstances de l'accident du McDonnell Douglas MD-83 survenu le 24 juillet 2014 - sera présenté le jeudi 7 août de 14h à 14h45», a expliqué le BEA dans un communiqué repris par les médias français. Le chef de la mission d'enquête judiciaire sur l'accident du vol AH5017 d'Air Algérie au Mali a estimé hier aussi, qu'il y avait une «forte probabilité d'identifier» toutes les victimes du crash grâce aux prélèvements retrouvés sur les lieux du drame. «Nous avons procédé à un peu plus de 1000 prélèvements. Scientifiquement, nous avons une forte probabilité d'identifier toutes les personnes», a assuré le colonel Patrick Touron, lors d'un point presse organisé à l'aéroport parisien de Roissy, à l'occasion du retour en France des 21 gendarmes et policiers qui ont participé à l'enquête au Mali. «On est persuadé, au vu de la nature du choc, qu'ils n'ont pas pu souffrir un seul instant», a affirmé M.Touron, chef adjoint de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française. «Au vu de ce que j'ai observé, l'avion est tombé avec une très grande vitesse verticale, parce qu'il s'est littéralement pulvérisé. Le choc a été quasi instantané», a raconté le colonel Touron. «On se rend compte à la nature des dégâts, parce que l'avion est polyfragmenté, que les passagers ont dû subir le même sort», a poursuivi le militaire, qui a évoqué la «grande tristesse ressentie» par les enquêteurs lors de leur travail de recherche. Les deux enregistreurs de vol du MD-83 accidenté ont été reçus le 28 juillet par le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA), organisme officiel français chargé de l'enquête technique par les autorités maliennes. La boîte noire, enregistrant les paramètres du vol, a pu être lue et ses données sont depuis en cours d'analyse. En revanche, les enquêteurs français devaient récupérer les conversations du cockpit contenues dans la seconde boîte noire qui a été endommagée La communication des résultats préliminaires de l'enquête intervient au lendemain du déplacement de quatre spécialistes de la police judiciaire et technique des services de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn), à Paris (France), dans le but d'entreprendre les opérations techniques de laboratoire relatives à l'identification des victimes du crash. En Algérie, c'est la section spécialisée dans la criminalité financière et économique de la brigade de recherche du groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger, qui a entamé une enquête sur les marchés contractés par Air Algérie. Les enquêteurs ont auditionné plusieurs cadres de la compagnie aérienne nationale, dont le directeur général d'Air Algérie à propos du contrat de location passé avec la société espagnole Swiftair. Selon des sources repris hier par certains médias, l'enquête concerne également les marchés entre Air Algérie, qui procède à la location des avions durant la saison estivale et celle du Hadj et de la Omra, et les autres compagnies aériennes étrangères.