L'enquête sur le site du crash de l'avion d'Air Algérie qui s'est écrasé le mois dernier dans le nord-est du Mali et les opérations de collecte de restes humains sont désormais achevées, a annoncé avant-hier la gendarmerie française. Le vol AH5017 d'Air Algérie, qui reliait Ouagadougou à Alger, s'est écrasé le 24 juillet, 50 minutes après son décollage, faisant 116 morts. Des enquêteurs français, maliens, espagnols et algériens ont passé une semaine à ratisser le site, proche de la ville de Gossi, à environ 150 km de Gao. "J'ai terminé mes investigations tant pour la partie enquête de l'accident que pour la partie identification des victimes", a déclaré le colonel Patrick Touron, chef adjoint de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française. Le colonel Touron a souligné "l'extrême violence" du choc, qui a "pulvérisé et la carlingue et l'avion". "Nous avons libéré le site complètement de tous les éléments biologiques qui pouvaient rester puisque nous les avons regroupés en éléments non identifiables. On a gratté le sable, on a tout regroupé de manière à ce qu'il n'y ait aucun élément appartenant à une victime qui soit laissé sur place", a-t-il indiqué. "Nous avons de plus fait un zonage complet, à l'aide des forces militaires présentes, de l'espace, de manière à ne laisser non plus aucun objet personnel qui pourrait appartenir à une victime", a-t-il ajouté. Lors d'une brève cérémonie vendredi, le colonel Touron a restitué officiellement les lieux à l'armée malienne. Au total sur le site, sécurisé par les militaires maliens, plus de 1200 restes humains ont été collectés, selon les enquêteurs. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un premier lot de 146 prélèvements a été acheminé de Bamako à Paris pour y être analysé. Montres, cartes mémoire, bijoux et autres effets personnels ont été transférés dans la base militaire française de Gao. Sur place, les enquêteurs français et maliens ont tenté d'identifier leurs propriétaires, mettant chaque élément sous scellé. Une stèle doit être érigée en hommage aux victimes du crash, conformément à l'annonce du président François Hollande. Toutefois, le lieu où le monument sera construit n'a pas été décidé. Ce peut être Gossi ou Gao, la capitale régionale, ou encore le site de l'accident. L'identification de l'ensemble des victimes de l'avion d'Air Algérie "peut prendre des semaines, des mois et peut-être des années", avait affirmé jeudi le directeur de la police judiciaire algérienne. Aucun corps intègre n'a été retrouvé Compte tenu de la violence du crash, aucun corps intègre n'a été retrouvé. Des analyses ADN seront donc nécessaires pour identifier une partie des passagers, en collaboration étroite avec les familles et les différents pays touchés par la catastrophe. Le Liban a ainsi fait parvenir en France des échantillons ADN de parents de passagers libanais qui se trouvaient à bord du vol d'Air Algérie. Une fois ce long processus d'identification achevé, chaque pays devrait rapatrier les restes mortels de ses ressortissants. Parallèlement, le travail de déchiffrement et d'interprétation des boîtes noires a débuté, toujours à Paris, sous la responsabilité du bureau d'enquête et analyse (BEA) pour la sécurité aérienne, chargé de déterminer les causes techniques du crash. Il sera assisté par des experts américains, espagnols et algériens.