Comme nous l'avons affirmé hier dans notre édition, les nouvelles télévisions privées n'ont exprimé aucun désir de soutenir le cinéma algérien. Ces chaînes comme Echourouk TV, Dzair TV, Hogar TV ou encore Salam TV et El Adjwa TV préfèrent acheter des films américains ou français au lieu d'investir dans la production de films algériens. Et pourtant, il ne suffit parfois de rien pour faire la promotion du 7e art algérien. Les nouvelles télévisions algériennes n'ont également pas accès aux films anciens algériens. Pour le 1er Novembre ou le 5 Juillet, aucun film algérien sur la révolution, n'a été diffusé sur les nouvelles télés. Alors que l'Entv diffuse à chacune des occasions historiques des films de Hamina, Pontecorvo et encore de Laskri ou Rachedi. Visiblement, la conception des nouvelles télévisions sur la production cinématographique n'est pas encore établie. Dans d'autres pays, il y a d'autres moyens pour financer la diffusion des films cinéma. En Egypte, par exemple, le groupe Rotana et certaines nouvelles chaînes égyptiennes: Nile TV, CBC ou encore Panorama Cinéma ou Melody et El Hayet TV, ont acheté le vaste catalogue du cinéma égyptien. Seul Rotana diffuse des films récents du 7e art égyptien juste après leur exploitation dans les salles. En Algérie, aucune chaîne privée ne s'est approché du service cinéma du ministère de la Culture pour acquérir les droits des anciens films. En Tunisie, par exemple, la chaîne Nessma TV dans un souci de capter les annonceurs algériens et de rester fidèle au téléspectateur algérien diffusait chaque mardi des films algériens dans une émission présentée par l'Algérien Chawki Smati. Parmi les films diffusés par cette télévision privée tunisienne: les trois films du producteur Bachir Derais: Moruturi, Le soleil assassiné sur la vie de Jean Sénac, et 10 millions de centimes, un film qui a été coproduit par l'Entv et qui n'a jamais été diffusé. Même chose pour les films de Nadir Moknache, le Harem de Mme Osmane, Viva l'Algérie et Delice Paloma ou encore le film de Djamila Sahraoui Barakat et le film de Yamina Chouikh Rachida, qui a été pourtant soutenu par l'Entv mais qui n'a jamais été diffusé à l'antenne. Des films pour la plupart diffusés sur le réseau cinéma de Canal +, mais jamais sur une télévision algérienne. On regrette que le présentateur de l'émission cinéma de Nessma TV Chawki Smati qui est aujourd'hui chargé de la production sur Dzair TV n'a pas récupéré le concept pour la télévision de Haddad. Car il faut le dire, le groupe algérien peut offrir mieux que ce Nessma TV (qui était seulement diffuseur) et qui offrait pour chaque diffusion de film algérien 500 euros au producteur. Aujourd'hui, pour des raisons politiques et bureaucratiques, les films cinéma ne sont pas diffusés sur la télévision publique. Plusieurs films récemment du cinéma algérien ont été ainsi exclus de la diffusion sur le petit écran public, c'est le cas notamment de Zabana de Saïd Ould Khelifa, Yema de Djamila Sahraoui ou encore Mascarades de Lyès Salem. Des films à gros budget qui ont une audience internationale et qui ne correspondent pas aux critères établis par la direction de l'Entv. La télévision publique préfère offrir seulement 1 million de DA pour des téléfilms de mauvaises qualités artistiques et techniques, rediffusés chaque semaine sur les trois chaînes du groupe Eptv. C'est le cas du film Le Secret de Mimoun Lahouari avec le trio amdjad, réalisé en 2013 et qui a été rediffusé plus de 4 fois par mois, ou encore le film de Omar Chouchane Opération Boumerdès, un film d'action de bas de gamme qui n'honore pas le cinéma algérien. [email protected]