Mohamed Nebbou, le nouveau premier secrétaire national du FFS (à droite) Le Conseil national du FFS recommande d'organiser la conférence nationale du consensus en deux phases. Nommé le 1er juin 2013, Ahmed Betatache n'est plus le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS). Il a été remplacé, avant-hier à l'occasion de la session ordinaire du conseil national, par Mohamed Nebbou qui occupait le poste de secrétaire national chargé du suivi des fédérations et député d'Alger. Selon un communiqué du parti, cette décision de l'instance présidentielle prend effet à compter du 9 août 2014. Quant à M.Betatache, il est appelé à d'autres responsabilités au sein du parti. Si ce changement intervient «en application des statuts du parti et du principe d'alternance démocratique», il n'en demeure pas moins que, selon certaines sources, M.Betatache a demandé d'être déchargé de ses responsabilités depuis quelques semaines. Son poste a été occupé, par intérim depuis le 2 juillet dernier et ce jusqu'à la veille de la tenue de la session du conseil national, par Youcef Aouchiche, chargé à la communication du parti. Mohamed Nebbou, député de la wilaya d'Alger qui a remplacé Mostefa Bouchachi après sa démission de l'APN, prend donc ses responsabilités dans un contexte particulier pour le plus vieux parti de l'opposition qui projette l'organisation d'une conférence nationale de consensus, pour laquelle il compte réunir pouvoir et opposition. Mais pour des observateurs, les changements répétitifs à la tête du parti ne sont pas pour aider le FFS, à sauvegarder sa stabilité. Cela étant dit, l'instance présidentielle a exprimé «sa haute appréciation et sa reconnaissance au camarade Ahmed Betatache pour le travail accompli, comme premier secrétaire national» et «félicite en même temps le camarade Mohamed Nebbou pour sa nomination et lui souhaite plein succès dans sa mission». La première et la plus importante mission de M.Nebbou est sans conteste de contribuer à la réussite de la conférence nationale du consensus, même si sa tenue n'est pas fixée dans le temps. D'ailleurs, le conseil national du parti a conclu au terme de ses travaux, «à la nécessité de réunir les meilleures conditions pour la tenue de la Conférence nationale du consensus et d'adopter un mode opératoire inclusif, participatif et transparent pour l'organisation de cette conférence». Réunir les conditions du consensus national Il est donc attendu que le FFS qui entend jouer le rôle de facilitateur, entame des consultations avec les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir, notamment des objectifs et du programme de cette conférence. Son rôle ne se limite pas à cela. Pendant la conférence, sa mission sera de modérer les débats, avant d'assurer le suivi des recommandations après la conférence. Mesurant les difficultés de mise en oeuvre d'une telle démarche, le conseil national du FFS recommande, dans sa résolution politique, d'organiser la conférence en deux phases: évaluer les divergences et les convergences lors de la 1ère phase, avant d'engager la 2ème phase qui ne se tiendrait que si les conditions de consensus sont réunies. Il recommande aussi, «d'avancer dans la préparation de la conférence, tout en restant vigilant face aux forces qui tenteraient d'entraver notre démarche», tout en jugeant utile d'engager tous les acteurs dans toutes les étapes de ce processus, sans exclusive, afin que la conférence soit celle de tous les acteurs rassemblés et non celle du FFS. Le conseil national a recommandé également «d'inscrire comme perspective à engager dès à présent, de traduire sur le terrain le consensus projeté en implantant les structures du parti au plus proche des populations, sur tout le territoire national». «Pour arriver au consensus, il n'y a pas de chemins différents, ni de formules miraculeuses. Les différents acteurs disposés au consensus devront se préparer à céder, à renoncer à l'obtention du cent pour cent de leurs positions respectives, en cherchant un accord a minima possible. Dans le cas contraire, l'entente sera difficilement réalisable. Ceux qui arrivent à la table de négociation en exigeant le tout ou rien, ont peu de chance de parvenir à leurs fins», estime le FFS dans le même document.