Ils étaient des centaines de citoyens à accompagner, hier, à sa dernière demeure, Ameziane Mehenni, fils de Ferhat, assassiné le 18 juin dernier à Paris. En effet, le petit village de Maraghna à Illoula Oumalou , tout près de Bouzguène, s'est avéré, hier, trop exigu pour accueillir toute la foule venue rendre un dernier hommage à l'ancien animateur du mouvement des lycéens amazighs, ravi aux siens à la fleur de l'âge. Ainsi, Amara Benyounès (UDR), Mustapha Bouhadef, Karim Tabou et Djoudi Mammeri (FFS), Djamel Ferdjellah (RCD), Mokrane Aït Larbi, Aït Menguellet, Belaïd Abrika et d'autres personnalités ont tenu à compatir à la douleur de «l'ancien». Ainsi, l'émotion était à son comble lorsque la dépouille mortelle d'Ameziane a été transportée de la maison familiale au cimetière du village sur fond de psalmodies coraniques et de la célèbre chanson de Ferhat, Tizi Bwassa. Le leader du MAK ne pouvait plus retenir ses larmes, mais se montrera assez fort pour chanter une complainte dédiée à l'âme de son fils aîné Ameziane, Uretsru ayemma aâzizene, que justement Ameziane avait lui-même traduite en italien dix jours avant sa mort. Après l'enterrement qui s'est déroulé non sans douleur, le maquisard de la chanson a improvisé une prise de parole où il a remercié tous ceux qui l'ont assisté dans cette éprouvante expérience et surtout appelé à la continuité du combat séculaire de la région pour le recouvrement de ses droits. Son ami de toujours, Ahmed Aït Bachir, lui a emboîté le pas en exigeant que toute la lumière soit faite sur cet assassinat, dont les tenants et aboutissants demeurent toujours mystérieux.