La conjoncture exige qu'un projet de sortie de crise consensuel aboutisse avant qu'il ne soit trop tard. Les initiatives de l'opposition pour une sortie de crise se multiplient et les objectifs se rencontrent. Mais leur sort est incertain tant que le consensus est difficile à trouver et aucune solution ne sera applicable sans l'accord et la participation du pouvoir. Or, ce dernier ne semble pas accorder de l'importance aux projets de l'opposition, sinon, contrer la proposition des uns par le soutien manifeste affiché à l'égard de la proposition des autres. Mais, la conjoncture exige qu'un projet de sortie de crise consensuel aboutisse avant qu'il ne soit trop tard. Ces derniers mois, deux projets sont proposés. Il s'agit de la plate-forme sur la transition démocratique portée par la coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) qui regroupe plusieurs partis politiques et du projet de consensus pour lequel le FFS envisage la tenue d'une conférence nationale à laquelle pouvoir et opposition sont invités. Cela en attendant que l'initiative du Pôle de changement, lancée autour de l'ancien candidat à la présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis, soit rendue publique. A ces initiatives, il faut ajouter le projet du pouvoir qui a organisé les consultations pour une révision consensuelle de la Constitution, boycottée par une partie de la classe politique. Mais il faut dire, que ni le consensus voulu par le FFS, ni la transition à laquelle aspire la Cnltd, ni le programme de Benflis ni encore moins la Constitution consensuelle du pouvoir ne peuvent aboutir si aucune partie ne fait des concessions en tenant à réaliser la totalité de ses objectifs. Le pouvoir habitué à imposer ses choix à la société, va-t-il revoir ses comptes cette fois-ci, surtout que la crise peut être aggravée à tout moment? Pas si sûr même si, par la voix du directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, il s'est dit qu'il n'était pas contre la conférence nationale de consensus que projette d'organiser le FFS. Une assurance qui dénote la disposition du pouvoir à faire quelques concessions pour pouvoir passer sans grands dégâts la prochaine étape. Pour le moment, il s'accommode du statu quo qui règne depuis plusieurs mois. Il analyse et étudie les propositions des uns et des autres tout en préparant ses propres projets. La Cnltd propose une période de transition qui prévoit la constitution d'un «gouvernement de transition démocratique consensuel, qui veillera à la concrétisation de la transition démocratique, la gestion des affaires courantes et l'instauration de la paix sociale». Cette organisation prévoit aussi la mise en place d'une «autorité indépendante et permanente, pour l'organisation et la surveillance des élections, qui aura pour tâche la conduite du processus électoral». Quant au FFS, il projette de tenir une conférence nationale du consensus avec le pouvoir, l'opposition et la société civile. Sans fixer aucun préalable, ni programme ni ordre du jour, ce parti a recommandé d'organiser la conférence en deux phases: évaluer les divergences et les convergences lors de la première phase, avant d'engager la deuxième phase qui ne se tiendrait que si les conditions de consensus sont réunies. En attendant de prendre connaissance du programme que compte soumettre à la classe politique le pôle de Benflis, il convient de noter que la conférence de la Cnltd sur la transition démocratique, tenue le mois de juin 2014 à Zéralda et à laquelle toutes les tendances de l'opposition ont participé, a démontré que le consensus est possible. Pour peu que le pouvoir ouvre ses oreilles et laisse de côté son entêtement, il est possible d'avancer dans le bon sens.