Le ventre mou des réformes économiques nationales doit attendre la rentrée prochaine pour être débattu. Quatorze avant-projets de lois seront débattus avant le 2 août, date de la clôture de la session d'été de l'APN. Ils concernent, entre autres, l'habitat, le sport ; les activités commerciales, les énergies renouvelables, les familles victimes du terrorisme... sauf l'avant-projet de loi sur la réforme bancaire. Il ne sera soumis aux débats, devant les députés qu'au courant du mois de septembre prochain. «Le ventre mou» des réformes économiques en Algérie a été ainsi renvoyé aux calendes grecques. Et pour cause - apparentes-, les commissions chargées de ce dossier n'ont pas encore terminé leurs travaux. Les députés semblent afficher peu d'enthousiasme pour des dossiers sensibles. Hier, lors de la séance consacrée à la présentation et au débat des projets de lois relatifs au statut de la magistrature et à la Constitution, au fonctionnement et prérogatives du Conseil supérieur de la magistrature, l'hémicycle était presque vide. Seuls 13 intervenants ont été inscrits en plénière. Pourtant, le dossier n'est pas des moindres. Les représentants du peuple donnaient l'impression d'être préoccupés beaucoup plus par la répartition des postes au niveau des structures. Le parti majoritaire renouvellera en effet ses structures ce mercredi. Il aura à désigner son nouveau chef de groupe parlementaire, et à élire les représentants des différentes commissions. C'est, en partie, ce qui explique le report du dossier de la réforme bancaire au mois de septembre. Promise depuis des lustres mais reportée d'année en année, «la réforme bancaire vient de faire une grande avancée puisqu'elle n'est plus reportée que de quelques mois» ironise un député. «Le secteur se débat dans un profond marasme», tel est le constat fait par les spécialistes de la finance. En réalité, la réforme du système bancaire national a été inscrite dans les priorités des gouvernements successifs qui se sont succédé depuis le début de l'ouverture démocratique. Déjà, dès 1990, la loi sur la «monnaie et le crédit», qui reste le texte fondateur de la Banque algérienne telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, évoquait cette «réforme bancaire». L'Etat a dû concentrer ses efforts à soutenir les banques publiques qui avaient accumulé des masses de créances irrécupérables en distribuant leurs crédits aux entreprises publiques. L'Etat a dû consacrer l'équivalent de près de 17 milliards d'euros à leur sauvetage. Au milieu des années 90, le paysage national s'est enrichi de 16 banques privées qui sont venues s'ajouter aux 6 banques publiques pour atteindre 22 établissements bancaires dont seulement 7 publics. Après la banqueroute du groupe Khalifa, le secteur bancaire privé, de droit algérien, a subi une réplique. Au fait, dans la réalité, il ne représentait pas plus de 10 % de l'activité bancaire du pays. Le monopole de l'Etat était et demeure quasi total.