Est-ce que le FFS peut amener les autorités à accepter de négocier un changement démocratique? L'initiative de faire office d'intermédiaire entre le pouvoir et l'opposition émanant du FFS pourra constituer un sorte de troisième voie...mais! Rapprocher entre le pouvoir, qui nie jusqu' à l'existence d'une quelconque crise politique et l'opposition qui tire la sonnette d'alarme quant à l'impasse politique à laquelle est parvenu le pays, s'avère être une mission presque impossible. Il s'agit notamment de convaincre le pouvoir en place d'accepter de négocier avec l'opposition un changement pacifique du système. «L'idée lancée par le FFS peut être d'une utilité si elle ramène un plus par rapport à ce qu'on a comme propositions. Or, jusqu'ici on ne connaît pas encore le contenu de cette initiative», a indiqué hier, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. «Le FFS qui convoque les partis, le pouvoir et la société civile à une conférence nationale doit a priori expliciter davantage son offre, débattre sur les tenants et aboutissants et clarifier les objectifs de son initiative», a fait remarquer M.Djilali, en ajoutant que la Cltd dont sa formation fait partie s'attelle à mettre en place la structure de concertation et de suivi de la mise en oeuvre de la plate-forme de cette coalition. Laquelle structure devra être constituée par tous les participants à la conférence nationale du 10 juin dernier à Zéralda. Même topo chez le président du MSP. Sur sa page «Facebook», Makri a souligné que «l'initiative du FFS sera appuyée, à condition qu'elle apporte un plus par rapport aux propositions de l'opposition et adaptée aux résolutions de la Conférence nationale pour la transition démocratique.» Pour l'instant, «on ne peut rien dire, car il n'y a rien de concret. Et la question qui se pose est la suivante: est-ce que le FFS peut amener les autorités à accepter les garanties des libertés et de la transition démocratique?», a-t-il déclaré dans son entretien à TSA. «Le FFS n'a jamais rompu ses liens avec le pouvoir. Mais si le parti arrive à faire revenir les autorités sur leurs positions, pour aller vers le changement et la transition démocratique, ce serait formidable et on sera très heureux», a-t-il ajouté. Si théoriquement toutes les initiatives sont les bienvenues, il reste que la proposition du FFS reste un peu ambiguë et manque de clarté», dira le président de Fadjr el Jadid, (PFJ), Taher Benbaïbeche. Toutefois dit-il «la réussite au consensus national sur la sortie de crise dépend beaucoup plus de la bonne volonté du pouvoir que de l'opposition». Le vieux parti d'opposition a-t-il les capacités et les moyens de mener à bien sa nouvelle mission en tant que «médiateur», entre le pouvoir en place et l'opposition? Telle est la question qui se pose d'elle-même. A titre de rappel, signalons que le FFS a lancé son initiative avant de décider de prendre part à la Conférence nationale pour la transition démocratique, tenue le 10 juin dernier à l'hôtel Mazafran Zéralda par les forces de l'opposition, et de se rendre chez Ahmed Ouyahia dans le cadre des concertations autour de l'amendement de la Constitution.