La finalité reste une mobilisation plus large de toutes les forces de l'opposition La Coordination pour les libertés et la transition démocratique veut créer un nouveau cadre politique plus élargi où le Pôle de Benflis et le FFS seront présents. La conférence nationale pour la transition démocratique, ouverte avant-hier à 14h à l'hôtel Mazafran à Zéralda, à l'ouest d'Alger, s'est clôturée dans la soirée de la même journée aux environs de 21h30. Organisée par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), cette conférence qui a vu la participation de plus de 140 invités de divers horizons politiques, s'est terminée par l'adoption d'un document de 11 résolutions. Ce document résume quelques grandes lignes de la feuille de route de la Cltd pour la prochaine étape, qui n'est pas limitée dans le temps. Aussi, le premier objectif consiste en l'élargissement du Front des partis et des personnalités convaincus du changement et de la transition démocratique. La coordination qui regroupe le RCD, le MSP, Ennahda, Jil Jadid et l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, a décidé de se concerter après la conférence avec les partis politiques et les personnalités nationales pour garantir la poursuite de la coordination et le travail commun avec les différentes parties participant à l'événement. L'autre point important des résolutions de la conférence pour la transition, est l'approfondissement du dialogue et l'enrichissement du projet de la plate-forme politique de la première conférence avec les interventions et les propositions des participants. Objectif: préparer un document consensuel qui sera proposé au pouvoir et à la société. La coordination se charge de la poursuite des consultations avec les participants et de la constitution d'un organisme pour la consultation et le suivi. La finalité reste une mobilisation plus large de toutes les forces de l'opposition, et des citoyens, pour amener le pouvoir à discuter du plan de sortie de crise. L'organisation d'une autre conférence de l'envergure de celle organisée avant-hier, est déjà envisagée. En élargissant le Front des opposants, c'est tout à fait la création d'un autre cadre politique qui est visé. Selon Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, joint hier au téléphone, cette deuxième conférence envisagée sera organisée «très probablement» par ce nouveau cadre. «La Cltd restera telle qu'elle est. Un autre cadre politique sera créé en associant les autres forces de l'opposition et c'est ce cadre qui va organiser la deuxième conférence», a-t-il souligné. Par les autres forces, notre interlocuteur désigne certainement et notamment le Pôle de changement conduit par Ali Benflis et le FFS. Ce dernier annonce une réunion imminente de la Cltd pour tirer les conclusions de la conférence pour la transition, et réfléchir à la poursuite des consultations. Entre-temps, la Cltd, selon notre interlocuteur, poursuivra ses activités (rencontres, meetings dans les wilayas et travail de proximité), pour mobiliser les populations et convaincre du bien-fondé de son projet de transition démocratique. Objectif final: «Peser face au pouvoir pour qu'il accepte de dialoguer avec nous en vue de construire un Etat démocratique», explique le président de Jil Jadid. C'est à juste titre que l'une des résolutions de la conférence pour la transition comporte un appel franc au pouvoir, lui demandant de ne pas manquer l'occasion historique de la conférence et de ne pas ignorer l'exigence de la transition démocratique. La Cltd exige également au titre des résolutions, l'élaboration d'une réconciliation nationale basée sur la vérité et la justice. La question qui reste à poser est de savoir comment le pouvoir se comportera-t-il avec le projet qui a unifié l'opposition. Pour le moment, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exprimé son refus catégorique d'une transition démocratique. Le pouvoir est occupé actuellement dans les consultations pour la révision de la Constitution. Mais une évolution en faveur de l'opposition mènera-t-elle le pouvoir à changer d'avis?