Les deux parties ont repris dans l'après-midi les discussions indirectes engagées la veille au Caire par l'entremise des Egyptiens pour essayer de transformer en trêve permanente le cessez-le-feu observé depuis le 11 août. Les négociateurs israéliens et palestiniens n'ont plus que quelques heures pour faire mentir un pessimisme largement répandu et s'entendre avant lundi minuit sur une prolongation du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Ghaza. Les Israéliens et les islamistes palestiniens du Hamas qui contrôlent Ghaza forment des exigences aussi apparemment inconciliables que la démilitarisation de l'enclave pour les premiers, la levée du blocus israélien pour les seconds. Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne ont rappelé l'un des enjeux majeurs des discussions en annonçant que le bilan humain de l'offensive militaire lancée par Israël le 8 juillet est monté à 2 016 morts Palestiniens, des blessés ayant succombé ou des corps ayant été découverts dans les ruines. Malgré ce lourd bilan, la reprise des discussions au Caire a été accompagnée de part et d'autres de nouvelles mises en garde combatives. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiquait dimanche qu'il n'y aurait d'accord que si son pays obtenait une réponse claire à ses exigences de sécurité. «Tant que le calme ne sera pas rétabli, le Hamas continuera à souffrir». Le Hamas, pour sa part, continue à brandir la menace de reprise des hostilités si le blocus de Ghaza n'est pas levé. Son numéro deux, Moussa Abou Marzouq, a assuré sur sa page Facebook que les négociations, auxquelles il participe, n'avait eu «aucun résultat positif pour le moment», prévenant que «tout se décidera sur le terrain» à l'expiration de la trêve à 21h GMT. Le ministère israélien de la Défense a quand même pris les devants en ordonnant d'interrompre jusqu'à nouvel ordre le trafic ferroviaire entre Ashkelon et Sderot, deux villes du sud proches de Ghaza de crainte de tirs de roquettes palestiniennes après, voire avant l'expiration de la trêve. Différents responsables évoquaient aussi l'acheminement d'aide humanitaire à Gaza. «Nous n'avons pas besoin du Hamas pour assurer les besoins humanitaires de Ghaza», a dit Naftali Bennett, ministre de l'Economie, membre du cabinet de sécurité. «Il faut arrêter les négociations avec le Hamas et prendre notre destin en mains», a-t-il dit en soulignant que l'absence d'accord permettrait à Israël de frapper, si besoin est, les dirigeants du Hamas comme son chef militaire Mohammed Deïf, les centres de production de roquettes ou les tunnels de ce mouvement qui prône la lutte armée contre l'Etat d'Israël. La tâche des négociateurs est compliquée par la multiplicité des acteurs palestiniens. M. Abbas devait se rendre à Doha pour y rencontrer mardi le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal ainsi que cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, l'émir du Qatar, allié crucial du mouvement islamiste. Les différentes informations filtrant du Caire font état de discussions, au-delà du cessez-le-feu sur: l'ouverture plus large des postes frontières israéliens au trafic des biens et des personnes; la réouverture du point de passage de Rafah avec l'Egypte; le rôle dévolu à l'Autorité palestinienne et à une supervision internationale aux frontières; l'extension des zones de pêche des Ghazaouis; la réduction de la zone tampon à la frontière avec Israël; les modalités de transferts d'argent. Des sujets aussi épineux que l'ouverture d'un port et d'un aéroport à laquelle les Israéliens sont opposés, ou la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens pourraient être remis à plus tard.