Plusieurs casemates ont pu être détruites. L'importante opération de ratissage déclenchée au lendemain de l'attentat ayant ciblé un convoi militaire à Oued-Das, près du massif forestier de Toudja et ayant coûté la vie à quatorze soldats, est toujours en action. Elle a pris dans ses nasses, les massifs de Toudja, une importante partie de l'Akfadou et depuis récemment, la nasse s'est étirée du côté du massif de Boulimat où est, semble-t-il, signalée la présence d'un groupe terroriste. L'opération conduite par le chef de la 5e Région militaire en personne, a déjà affiché un tableau de chasse assez impressionnant : deux chefs importants du Gspc : Nabil Sahraoui, l'émir national et Okacha le Para, ont ainsi été éliminés, sans compter un impressionnant stock de provisions de bouche saisi et des casemates détruites. Cette opération militaire, la première du genre dans cette partie de la Kabylie, préservée jusque-là par les terroristes qui semblent avoir fait des massifs de la région, des bases de repli, est soutenue par des «opérations» de police dans les villes de Béjaïa et d'El-Kseur, où des réseaux de soutien au terrorisme ont été démantelés. L'engagement d'importantes forces de l'ANP, dont la cavalerie blindée lors de cette opération, démontre que la décision de «procéder au réel nettoyage» des lieux est arrêtée. Dans l'autre partie de la Kabylie, la stratégie adoptée est différente. Certes, les opérations de police, aussi bien à Tizi Ouzou que dans les villes de l'intérieur, menées avec rigueur et célérité ont permis le démantèlement de réseaux de soutien, mais en sus, les forces de l'ordre ont opté pour des sorties éclairs sur le terrain. Les massifs forestiers du Sidi Ali-Bounab, de la Mizrana, du Guergour, de Berrekmouche et de Boumahni sont ainsi placés sous haute surveillance. Une traque sans merci est menée contre les éléments du Gspc par les brigades spéciales de l'ANP. Ainsi, et après les sorties sur le massif du Sidi Ali-Bounab, sur la Mizrana et le Guergour, c'est la forêt de Boumahni qui est sous surveillance des forces de l'ANP, depuis quelques jours. Il faut dire que Boumahni s'étendant depuis pratiquement la limite est de Sidi Ali-Bounab jusqu'à Draâ El-Mizan sert de lieu de transit aux phalanges terroristes opérant dans la zone nord-est de la wilaya de Bouira. Comme les terroristes opérant dans la Basse Kabylie empruntant ces lieux pour aller se replier dans les massifs entourant la région de Kadiria ou encore pénétrer plus profondément dans les maquis de Lahguiat et ceux au-dessus de Ben-Haroun. Afin de débusquer ces terroristes qui, selon des sources se réfugient dans cette forêt, l'ANP a soumis les lieux à un intense bombardement. D'autres sources affirment qu'un groupe activant dans la zone d'Aomar dans la wilaya de Bouira serait sur le point de déposer les armes. Les contacts assurés par les familles de ces terroristes n'ayant apparemment pas totalement abouti, ces redditions seraient ainsi «différées». Enfin, malgré les sévères coups portés par les forces de l'ordre, un groupe d'éléments armés a fait une incursion dans le hameau de Bou-Hamou, dans la commune d'Aïn-Zaouia. Les terroristes se sont ainsi «approvisionnés» dans les épiceries du village. Enfin, on a appris qu'un engin artisanal a été découvert in-extremis sous le gazoduc traversant Draâ El-Mizan, et les services du déminage ont pu ainsi éviter une véritable catastrophe. Les forces de l'ordre ne connaissent aucun répit. En ville, les éléments de la Bmpj et de la police traquent les réseaux de soutien et dans les maquis, les forces de l'ANP, la plupart du temps guidées par des patriotes écument les massifs. Traqués de partout, le plus souvent réduits à la famine, les terroristes semblent ne plus avoir comme alternative que la mort ou la reddition.