Un spectacle récurrent dans la vallée de la Soummam La RN26 a été fermée à la circulation pendant six jours, alors que les sièges communaux et de daïra sont systématiquement fermés pour protester contre la détérioration du cadre de vie. C'est au tour du problème de la vente et de la consommation d'alcool de refaire surface. Les anti-alcool reviennent à la charge par intermittence. Ils saisissent la moindre occasion pour manifester leur opposition à la vente de boissons alcoolisées. Après l'épisode de contestation qui a secoué la ville de Tichy au début du mois, hier, c'était au tour des habitants de Tala Ouriane de manifester leur colère devant le siège de la wilaya exigeant la fermeture d'un point de vente d'alcool situé sur la RN24 reliant la ville de Béjaïa à la côte Ouest au motif des désagréments qui en découlent au quotidien. Autorisés ou clandestins, les points de vente de boissons alcoolisées sont de plus en plus décriés dans la région de Béjaïa. Près d'une heure après, les manifestants se sont dispersés dans le calme promettant de revenir à la charge dès le retour du wali, actuellement en congé. Ils ont affirmé avoir saisi les services de sécurité à maintes reprises signalant des dépassements nés pour l'essentiel de la vente de ce genre de boissons à cet endroit. Le mois d'août qui s'achève n'aura pas été seulement celui de la villégiature. Les visiteurs qui ont opté pour leur détente estivale dans la région de Béjaïa auront retenu d'elle une ville dépassée, mal gouvernée dans laquelle l'anarchie règne en maîtresse. Des trottoirs squattés, des ordures entassées à chaque coin de rue, des plages sales où l'entretien est le dernier de leur souci et où les fermetures de routes et de sièges de mairies sont au goût du jour. Le drame est que très souvent personne ne bouge le petit doigt. Devant l'absence et l'incompétence des autorités et l'incivisme des citoyens et des visiteurs, des parkings «gardés» implantés partout sans aucune autorisation et avec obligation de payer au risque de voir votre véhicule partir en éclats, on constate des encombrements interminables tout le long de la journée. Voilà le tableau qui ne peut mieux résumer la situation à Béjaïa. La dégradation n'est pas propre à la ville de Béjaïa. Même les autres contrées de la wilaya ne sont pas épargnées par la déstabilisation et autres manquements que si chacun faisait son travail n'auraient jamais eu leur raison d'être. Que l'on en juge! Une route nationale a été fermée à la circulation pendant six jours et personne n'a jugé utile d'intervenir. Les habitants en quête d'un minimum de vie décente recourent systématiquement à la fermeture des sièges communaux et de daïra dans l'espoir de voir les autorités intervenir. Depuis quelques mois, même les actions de rue ne sont plus payantes. Si le recours à la manifestation de rue débouchait souvent au règlement des problèmes posés, ce n'est malheureusement plus le cas. Révoltés et exaspérés par les promesses non tenues des autorités locales quant à la prise en charge des doléances exprimées à maintes reprises d'une manière pacifique, des dizaines d'habitants de différentes localités procèdent sans préavis à la fermeture du siège de leur mairie pour dénoncer cette fuite en avant des responsables locaux et exiger par là même le règlement de leurs problèmes. Ça ne paie plus. Que faire alors? La question reste posée à ceux qui ont la charge des affaires locales.